C’est une colère qui monte dans les établissements pénitentiaires de toute la France, et Arras ne fait pas exception. Les surveillants de la maison d’arrêt appellent au blocage de l’établissement à partir de 6h ce vendredi matin. Objectif des syndicats Ufap-Unsa Justice et FO : dénoncer la dégradation continue de leurs conditions de travail.
Manque de moyens et agressions en hausse
En ligne de mire : la surpopulation carcérale, le manque de sécurité, le déficit d’effectifs et la hausse des violences envers le personnel. Le ras-le-bol grandit chez les surveillants, selon Alexandre Duhamel, secrétaire local FO Justice : « On reçoit de plus en plus de personnes détenues ayant déjà été incarcérées à Arras, connues pour des agressions sur le personnel. Il y a encore deux mois, un collègue s’est pris un coup de poing en pleine figure », détaille-t-il. « Si on ne nous donne pas les moyens, on ne peut pas toujours être sur nos gardes. »
Nourriture, téléphones, drogue et armes livrés par drone
Autre problème majeur : le phénomène des projections et des livraisons de colis par drone, qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Drogue, nourriture et même… armes blanches parviennent jusqu’aux fenêtres des cellules. Une quinzaine de couteaux ont ainsi été saisis depuis le début de l’année, selon FO Justice.
« Actuellement, les personnes détenues arrivent à se faire projeter des lames de scie et parviennent à scier certains barreaux, voire des caillebotis, pour récupérer ces colis qui peuvent contenir toutes sortes d’objets : couteaux, téléphones, nourriture, viande, kebabs, McDo… », précise Alexandre Duhamel.
Le représentant syndical estime qu’un dispositif anti-drone permettrait de mieux lutter contre ces dérives. À défaut, « il faudrait au moins installer des caillebotis déportés aux fenêtres des cellules », plaide-t-il.
Sans avancée ni discussion dans les prochains jours, le mouvement des surveillants pourrait s’amplifier.
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