« Rendre la ville à ses habitants, sans déclarer la guerre à la nature. » C’est dans cet esprit que la ville de Saint-Venant, dans le Béthunois, engage une campagne de dépigeonnisation dès la fin septembre. L’objectif est de réduire de moitié la population actuelle de pigeons, jugée trop importante dans le centre-ville et ses abords.
Depuis plusieurs mois, une colonie dense de pigeons a élu domicile dans certains quartiers, « provoquant nuisances sonores, dégradations (sur les toitures, les gouttières ou la voirie), et risques sanitaires liés aux fientes et aux parasites. » explique la commune dans un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux. La municipalité a donc décidé d’agir en confiant la mission à la société La Camda, basée à Reims et spécialisée dans la gestion respectueuse des populations d’oiseaux urbains.
Un protocole strict et encadré
Le dispositif prévoit l’installation de six cages homologuées, après une phase préalable de pré-appâtage. Les captures auront lieu d’octobre à fin novembre, sous contrôle officiel. Les pigeons capturés seront ensuite euthanasiés au dioxyde de carbone dans un caisson étanche, à l’exception des pigeons bagués, qui seront relâchés en dehors du périmètre urbain après signalement à la Fédération colombophile.
Objectif : réduire la population de 50 %
Cette campagne a pour ambition de réduire la population de pigeons d’environ 50 %. Un bilan chiffré sera transmis à la fin de l’opération, qui représente un coût total de 4 200 euros TTC, incluant les frais de main-d'œuvre, de déplacement et d’interventions sur les différents sites.
Une décision contestée
Mais cette initiative municipale ne fait pas l’unanimité. Elle est fermement critiquée par l’association Stéphane Lamart, engagée dans la protection des animaux. L'organisation dénonce dans un communiqué une approche violente et inappropriée : « Les pigeons sont des animaux pacifiques et inoffensifs, qui ne méritent ni maltraitance ni élimination systématique », déclare l’association, appelant la ville à envisager des solutions alternatives et éthiques.
La commune, de son côté, met en avant une volonté de régulation maîtrisée, sans pour autant « dérégler la nature ».
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