Le chantier est lancé : après plus de cinq années d'études, le futur Centre de Valorisation Énergétique (CVE) de l’agglomération Béthune-Bruay entre en construction. Un projet stratégique de 152 millions d’euros, à la fois écologique, économique et industriel, qui remplace l’ancien incinérateur datant de 1976.
« C’est une grande étape pour notre territoire. Ce nouvel outil va produire de l’énergie tout en réduisant notre impact environnemental. C’est un projet pour les générations futures », déclare Olivier Gacquerre, président de la Communauté d’agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane.
Un incinérateur nouvelle génération… mais bien plus que cela
Si le grand public évoquera plus volontiers le terme d’incinérateur, le président de l’agglo préfère rappeler sa vocation première : valoriser les déchets ultimes, ceux qui ne peuvent plus être recyclés ou traités autrement.
« Ce centre, c’est le dernier maillon de la chaîne. Les déchets en sac noir sont brûlés, et cette combustion permet de produire de l’énergie, notamment sous forme de vapeur », explique-t-il. Cette vapeur sera directement utilisée par l’entreprise chimique Croda, qui emploie 150 salariés, située à proximité immédiate. Résultat : un maintien des emplois industriels et une réduction des émissions de CO₂ pour cette usine, un atout à la fois écologique et économique.
Un réseau de chaleur pour sept communes
Autre retombée concrète de cette valorisation énergétique : le développement d’un réseau de chaleur urbain, qui permettra de chauffer des bâtiments publics dans sept communes de l’agglomération. « On transforme nos déchets en ressource. C’est vertueux, parce qu’on réduit notre dépendance énergétique tout en valorisant localement ce qu’on ne peut plus recycler », se félicite Olivier Gacquerre.
Un objectif clair : réduire les volumes incinérés
Malgré l’arrivée de cet équipement à haute performance, l’ambition reste de brûler moins de déchets à l’avenir. Cela passera par une politique plus offensive de réduction à la source, de tri et de réemploi.
« Le but, ce n’est pas de brûler plus, mais de traiter mieux. Nous voulons réduire ce qui part à l’incinération. Cela implique de mieux trier, de moins produire de déchets, et de responsabiliser chacun. »
Le nouveau CVE intègrera également des normes environnementales très strictes : consommation d’eau réduite, émissions de polluants fortement comprimées, récupération d’énergie optimisée, et contrôle en temps réel.
Un chantier unique en France
Ce projet est le seul chantier de ce type actuellement en France. Il marque aussi une étape importante pour l’agglomération, qui modernise ainsi un outil vieux de près de 50 ans. « L’ancien équipement avait été inauguré en 1976. Il était temps de passer à une nouvelle génération d’outil, plus propre, plus performant et capable de durer encore 30 à 50 ans. » Il devrait entrer en service d'ici à l'horizon 2027.
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