La consigne fait son grand retour ! Citeo lance, en partenariat avec des distributeurs et industriels, une vaste expérimentation du réemploi des emballages en verre, dans quatre régions françaises, dont les Hauts-de-France. L’objectif : réhabituer les consommateurs à rapporter leurs bouteilles et bocaux, pour qu’ils soient lavés et réutilisés plutôt que recyclés ou jetés.
Ana Fernandez, directrice des dispositifs de réemploi chez Citeo, explique les contours de cette nouvelle démarche écoresponsable, pensée pour s’adapter aux usages des consommateurs tout en réduisant fortement l’impact environnemental des emballages.
Un système simple
En magasin, certains produits seront signalés par des étiquettes violettes et orange, identifiant les emballages comme réemployables. Une consigne comprise entre 10 et 20 centimes sera ajoutée au prix de vente, selon le format.
« Une fois le produit consommé, le client pourra rapporter le contenant dans n’importe quel magasin partenaire, même différent de celui de l’achat, grâce à un large maillage territorial », précise Ana Fernandez.
Les emballages pourront être rendus via des automates ou des points d’accueil équipés de douchettes. Le remboursement de la consigne s’effectuera par carte ou sous forme de bon d’achat.
Un circuit bien huilé, du lavage au reconditionnement
Une fois collectés, les contenants seront récupérés dans les Hauts-de-France par l’opérateur local Haut-la-consigne, puis acheminés vers un centre de tri et de lavage.
« Ce n’est pas un centre de tri classique comme pour les bacs jaunes. Il s’agit d’un centre de réemploi, avec des machines capables de laver les emballages par type, avant de les reconditionner en palettes prêtes à être réutilisées », souligne la directrice.
Le verre n’est donc ni refondu ni recyclé : les bouteilles et bocaux sont simplement lavés, triés, et remis dans le circuit.
Des bénéfices environnementaux concrets
Le réemploi présente un avantage considérable sur le plan écologique. À partir de 3 à 4 réutilisations, l’impact en CO₂ devient nettement inférieur à celui du recyclage.
« On économise jusqu’à 75 à 80 % d’énergie et un tiers d’eau par rapport à la fabrication d’un emballage neuf », explique Ana Fernandez. « C’est un geste fort pour réduire l’impact de nos emballages. »
Une dynamique collective déjà bien engagée
Distributeurs, industriels et territoires participent activement au projet. Dans les Hauts-de-France, plusieurs enseignes s’engagent à proposer des produits dans des emballages réemployables, à commencer par les magasins U, qui ont lancé les huit premières références.
« Les enseignes ont été très investies pour intégrer ces nouvelles offres, installer les machines et former leurs équipes », salue Ana Fernandez. « Les industriels aussi ont su adapter leur gamme et proposer des produits compatibles avec le réemploi. »
Aujourd’hui le verre, demain d’autres matériaux ?
Le dispositif débute avec des bouteilles et bocaux en verre, mais pourrait évoluer. Des emballages en plastique et en métal sont à l’étude, en particulier pour les formats de boissons et d’aliments adaptés.
« On commence par le verre, car c’est un matériau robuste et bien adapté au réemploi. Mais à terme, on pourra élargir la démarche à d’autres matériaux », indique-t-elle.
Une expérimentation jusqu’à fin 2026
Cette phase d’expérimentation est prévue jusqu’à fin 2026. D’ici là, Citeo évaluera l’efficacité du dispositif, la logistique, le retour des consommateurs et les performances environnementales.
« L’ambition, c’est qu’après 2026, on puisse basculer sur un modèle national, ajusté grâce aux enseignements tirés des territoires pilotes », conclut Ana Fernandez.
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