Face à la progression du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en Europe et en France, le ministère de l’Agriculture a décidé de relever le niveau de risque national de « négligeable » à « modéré » à compter de ce mardi 16 octobre. Une décision qui entraîne l’application immédiate de mesures renforcées dans tout le pays, et plus particulièrement dans le Pas-de-Calais, où un foyer a été confirmé.
Une menace portée par les oiseaux migrateurs
« Cette infection progresse actuellement chez les oiseaux migrateurs en Europe », indique la préfecture. Depuis le début de la saison épizootique, en août 2025, neuf cas ont été recensés en France, dont deux foyers dans le Pas-de-Calais et en Seine-Maritime.
L’objectif de ce passage à un risque « modéré » est clair : renforcer la surveillance, la prévention et la biosécurité conformément à l’arrêté ministériel du 25 septembre 2023.
Des mesures applicables sur tout le territoire
Parmi les actions obligatoires :
- Surveillance clinique quotidienne dans les élevages commerciaux
- Bâchage des véhicules transportant des canards
- Restrictions sur le transport et l’utilisation d’oiseaux appelants pour la chasse
- Conditions strictes pour les mouvements de gibier à plumes
76 communes du Pas-de-Calais particulièrement concernées
Les communes situées en zone à risque particulier (ZRP), où les zones humides attirent la faune sauvage, doivent appliquer des mesures de biosécurité renforcées. 76 communes du département sont classées ZRP.
Liste des communes de l'Artois en Zone à Risque Particulier : Allouagne, Ames, Ayette, Boiry-Saint-Martin, Boiry-Sainte-Rictrude, Boisleux-au-Mont, Bourecq, Brebière, Burbure, Busnes, Calonne-sur-la-Lys, Ferfay, Ficheux, Gonnehem, Guarbecque, Guemps, Ham-en-Artois, Hinges, Lespesses, Lestrem, Lieres, Lilliers, Mont-Bernanchon, Robecq, Saint-Aubin.
Dans ces zones :
- Mise à l’abri des volailles obligatoire (dans les exploitations de plus de 50 animaux)
- Claustration ou parcours protégé par filets pour les petites basses-cours
- Interdiction des rassemblements d’oiseaux et de volailles, y compris compétitions de pigeons voyageurs
- Mouvements de gibier à plumes autorisés seulement sous conditions
- Limitation stricte du transport d’oiseaux appelants
- Protéger les élevages et les exportations
« Ces mesures ont pour but de protéger les volailles ou autres oiseaux domestiques d'une potentielle contamination », rappelle la préfecture. Une propagation du virus aurait de graves conséquences économiques, notamment sur les échanges et exportations de volailles et de viandes.
Elles viennent compléter la campagne de vaccination obligatoire lancée depuis octobre 2023 dans les élevages de plus de 250 canards.
Aucun risque pour le consommateur
La préfecture tient à rassurer : « La consommation de viande, foie gras, œufs ou tout produit à base de volaille ne présente aucun risque pour l’homme. »
Les équipes techniques poursuivent les investigations, tandis que la Région et les autorités académiques coordonnent la réponse via une cellule de crise.
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