À partir du 10 septembre, les personnels du centre hospitalier de Béthune-Beuvry sont appelés à se mettre en grève les jours pairs. Le syndicat CGT a déposé un préavis pour dénoncer des conditions de travail jugées intenables et un manque criant de moyens humains.
« Un point de rupture » avec la direction
Pour Christophe Blondel, secrétaire du syndicat CGT au sein de l’établissement, la situation n’est plus tenable : « On est arrivé à un point de rupture avec la direction, qui ne prend pas en compte la souffrance et l’usure des agents. »
Le syndicaliste évoque des effectifs insuffisants, des congés non respectés et des remplacements quasi inexistants. Selon lui, la politique actuelle consiste à réduire les postes « petit à petit », au détriment de la qualité des soins : « On investit dans des machines, des IRM, mais on fait des économies sur le personnel. On ferme des lits en gériatrie, en gastrologie, faute de médecins. Le service public est en train d’être sacrifié dans le Béthunois. »
Il accuse également la stratégie « Ambition 2028 » portée par la direction de viser à concentrer les moyens sur le nouvel hôpital de Lens, au détriment de Béthune : « On va garder une activité, mais moindre. On investit beaucoup plus à Lens qu’à Béthune. Petit à petit, on tue notre hôpital. »
Des seuils de sécurité non respectés
Un constat partagé par Blandine Buisine, secrétaire F3SCT et infirmière aux explorations fonctionnelles de cardiologie. Elle alerte sur des situations mettant en danger patients et soignants : « Hier, j’ai dû déposer un droit d’alerte. En gériatrie, il n’y avait que deux aides-soignantes au lieu de trois, le seuil de sécurité minimum. Avec des patients qui déambulaient, la situation était dangereuse. »
Vers des fermetures de lits ?
La soignante décrit des équipes épuisées, contraintes de revenir travailler sur leurs jours de repos malgré des prescriptions médicales, et des arrêts maladie en forte hausse : « On est à 17 % d’arrêts rien qu’en gériatrie. Les agents craquent, certains démissionnent. J’ai vu une collègue prête à être titularisée donner sa démission, elle ne voulait plus travailler à l’hôpital. »
Les syndicats redoutent que ce sous-effectif et la non-reconduction de contrats entraînent de nouvelles fermetures de lits, voire de services. « Si rien ne change, on risque d’être confrontés à des fermetures faute de personnel », prévient Blandine Buisine.
Une mobilisation appelée à durer
Le préavis déposé prévoit une grève les jours pairs à partir du 10 septembre, et pourrait s’étendre sur plusieurs semaines. La CGT appelle la direction à ouvrir de véritables négociations et alerte la population sur l’avenir de l’offre de soins dans le Béthunois.
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