"C'est la priorité" : Cyrielle Duhamel et Bertille Cousson visent les championnats du monde de natation

La chaleur de ces dernières heures dans le Pas-de-Calais est un avant-goût de ce qui les attend à Montpellier. Les nageuses Cyrielle Duhamel et Bertille Cousson, qui s'entraînent à Béthune, ont rendez-vous dans l'Hérault pour les championnats de France grand bassin (50m). Ce sera leur unique occasion de se qualifier pour les championnats du monde, prévus à Singapour (11 juillet - 3 août).

"Je vais tenter cette qualification-là, mais cette fois-ci, je suis un peu plus sereine parce que les autres années, j'étais vraiment outsider, je n'avais jamais réalisé le temps nécessaire", explique Bertille Cousson à l'entrée du complexe aquatique de Béthune qu'elle fréquente depuis 7 ans. Très en forme ces dernières semaines grâce à des résultats qui l'ont elle-même surprise sur les courses préparatoires, la jeune nageuse formée dans l'Oise se met à rêver d'une place aux Mondiaux.

Multi médaillée en championnats de France et double médaillé aux championnats d'Europe U23 en 2023, l'étudiante en troisième année de licence de physique chimie à Lens va tenter de briller sur 200m dos. 

"Je suis plus sereine que les autres années"

Avec les chronos qui ne cessent de tomber, Bertille Cousson (22 ans) a été contrainte de chambouller ses plans cette année. Elle suit ses études à distance et aurait dû passer ses examens à Marseille, il y a quinze jours.

"Il faut faire des choix, c'est vrai que cette année, à post-JO, je voulais finir ma licence et tenter ma dernière année en un an, parce que les autres années, je les avais faites en deux ans. Au final, comme j'ai fait des très bons chronos et que j'étais capable d'aller chercher la qualif pour les championnats du monde, j'ai revu mes priorités et donc ça va être compliqué de valider mon année." Il y aura tout de même une session de rattrapage fin août.

En revanche, pas de seconde chance dans le bassin. La qualification pour les championnats du monde se joue uniquement à Montpellier. Pour cela, il faut finir dans les deux premières de sa finale et en plus réaliser le temps de sélection (2'10'39''' et 2'11''04''' pour une nageuse de moins de 23 ans sur le 200m dos). Des temps que Bertille Cousson a déjà réalisé cette saison. Mais la Béthunoise d'adoption reste méfiante.

"Le jour J il y a énormément de pression, surtout que nous en natation, ce qui est énormément dommage c'est que c'est une course, donc si tu la rates, c'est terminé. C'est un peu frustrant. Mais bon, je suis plus sereine que les autres années, plus détendue parce que je sais ce qu'il faut que je fasse. Je suis très en forme, et je pense que je n'ai jamais été à ce meilleur niveau là, donc autant en profiter." 

"Si je ne me qualifie pas, il y a moyen que je prenne deux mois de vacances"

Le son de cloches est le même chez la Lensoise Cyrielle Duhamel. Elle se dit tout proche de son meilleur niveau, qui l'avait emmené jusqu'en demi-finale du 200m 4 nages aux JO de Tokyo en 2021. Policière adjointe et membre de l'équipe Police Nationale, Cyrielle Duhamel s'inflige en moyenne 24 à 26h de nage par semaine. Sans compter la préparation physique et mentale. Un travail qu'elle espère faire fructifier à Montpellier. 

"Je trouve que j'ai fait une très bonne saison", explique-t-elle, lunettes de soleil sur le nez. "D'emblée, au championnat de France en petit bassin, je reviens assez bien (deux titres sur 200m 4 nages et 400m 4 nages fin 2024). Au mois de janvier, j'ai commencé à sentir que les entraînements étaient de plus en plus bénéfiques, j'étais de plus en plus forte. Me qualifier pour Singapour, c'est vraiment la priorité. Je pense que si je ne me qualifie pas, il y a moyen que je prenne deux mois de vacances. Soit c'est les championnats du monde, soit ce ne sera pas grand-chose." 

Deux athlètes qui visent haut, symbole de la réussite du Stade Béthunois Pélican Club. "Ça se tire toujours la bourre, après c'est pas toujours évident, on est quand même un groupe de filles", confirme Duhamel. "Mais oui, il y a une émulation qui commence à monter, et puis on sent qu'on est toutes assez motivées. Je pense qu'il y aura des résultats qui vont tomber."