À Liévin, la silhouette du chevalement du 1-Bis s’imposera bientôt à nouveau fièrement dans le paysage. Érigée au XIXe siècle, cette structure emblématique du passé minier de la région est aujourd’hui en pleine renaissance, grâce à un chantier de réhabilitation et de mise en lumière d’envergure.
Un monument chargé d’histoire
Véritable symbole de la mémoire ouvrière, le chevalement du 1-Bis a vu le jour en 1863, marquant le point de départ de l’exploitation minière à Liévin. « C’est ici que tout a commencé. L’histoire du charbon à Liévin est née sous ce chevalement. C’est une histoire valeureuse, mais aussi tragique, car des milliers d’hommes y ont laissé leur santé, voire leur vie », rappelle Laurent Duporge, maire de Liévin.
Avec seulement 22 chevalements restants dans la région, la restauration de cette structure était urgente. « Il était dans un état déplorable. Sans cette intervention, il se serait probablement écroulé d’ici cinq à dix ans », explique l’élu.
Restaurer, préserver, transmettre
Mené par l’agence d'architecture du patrimoine Florian Valeri, le chantier a mobilisé des savoir-faire rares. « Nous avons utilisé la technique du rivetage à chaud, la même que celle employée pour la Tour Eiffel. C’est une méthode complexe, mais fidèle à l’authenticité de l’ouvrage », explique Charles Lavandier, maître d’œuvre du projet. « Ce type de chantier est une aventure. C’est une passion de contribuer à préserver notre histoire. »
Avec un échafaudage culminant à 57 mètres, la rénovation a nécessité plus d’un an de travaux, précédés de nombreuses études historiques et techniques. Le coût de l’opération s’élève à 2,1 millions d’euros, dont 1,3 million ont été couverts par des subventions de l’État, de la DRAC, du Département, de la Région et de l’agglomération.
Une mise en lumière
Au-delà de la restauration, le projet vise à redonner vie au chevalement grâce à une mise en lumière dynamique. C’est à la Sainte-Barbe 2025, fête des mineurs, le 4 décembre prochain que l’édifice s’illuminera, il le sera ensuite chaque soir. « Les molettes tourneront à nouveau, les câbles bougeront, comme un ascenseur qui monte et descend… Le chevalement reprendra vie », se réjouit Laurent Duporge.
Plus qu’un objet architectural, le chevalement est « un totem de mémoire et d’identité collective » souligne l'élu. Il sera intégré à un nouvel espace public arboré dans une logique de mise en tourisme du patrimoine minier.
Préserver le passé pour éclairer l’avenir
En ravivant ce témoin du passé, la ville de Liévin souhaite transmettre aux générations futures une mémoire vivante et ancrée. « C’est plus qu’un devoir. C’est une responsabilité. Ce chevalement, c’est notre fierté, notre histoire commune, et aujourd’hui, notre avenir touristique », conclut le maire.
La livraison du chantier est prévue mi-août 2025.
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