Ce jeudi 6 novembre 2025, élus, représentants de l’État et acteurs économiques se sont réunis à Labeuvrière pour poser la première pierre de la future Unité de Valorisation Énergétique (UVE), un projet colossal de 150 millions d’euros porté par la Communauté d’agglomération de Béthune-Bruay (CABBALR) et réalisé par la société Idex.
Un chantier d’envergure, appelé à devenir un véritable hub régional énergétique, au service de la transition écologique et de l’économie locale.

Un projet d'envergure
Cette nouvelle UVE, qui remplacera l’actuel centre de valorisation énergétique, traitera 100 000 tonnes de déchets par an.
L’installation de pointe promet une réduction de 77 % des oxydes d’azote, 70 % du dioxyde de soufre et 44 % des dioxines, tout en divisant par 11 sa consommation d’eau.
Chaque année, elle produira 141 000 MWh d’électricité renouvelable et alimentera un réseau de chaleur urbain étendu qui dessert déjà Béthune, Beuvry et Annezin.
« C’est un jour historique », confie Olivier Gacquerre, président de la CABBALR. « Cet outil va servir nos générations actuelles, mais aussi nos enfants et nos petits-enfants. Il va permettre de produire une énergie 100 % locale et verte, tout en maîtrisant les coûts pour les habitants. »
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Un investissement de 150 millions d'euros
Le projet, évalué à 150 millions d’euros, représente un effort financier considérable pour le territoire. « C’est un investissement incroyable », reconnaît Olivier Gacquerre. « Sur cette somme, 50 millions seront directement apportés par l’agglomération, le reste financé par emprunt. »
Le président insiste et veut rassurer : aucune augmentation d’impôt ni création de taxe d’enlèvement des ordures ménagères n’est prévue. « Nous tenons à préserver le pouvoir d’achat des habitants, qui ont déjà fait preuve d’exemplarité en produisant moins de déchets et en triant mieux. »
Une énergie locale pour les habitants et les entreprises
Le nouveau site fournira à la fois de la vapeur à l’entreprise Croda, située à proximité, de la chaleur aux batiments publics et logements raccordés au réseau urbain et de l’électricité verte au réseau national. « Ce hub énergétique, c’est de l’énergie décarbonée produite sur place. Cela soutient l’emploi industriel local, notamment les 150 postes de Croda, tout en rendant le territoire plus compétitif. » souligne Olivier Gacquerre.
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Pour Benjamin Frémaux, président du groupe Idex, il s’agit d’un chantier d’ampleur nationale : « 150 millions d’euros pour une UVE, c’est exceptionnel. Ici, nous allons traiter 100 000 tonnes de déchets par an, chauffer près de 8 000 logements et fournir de la vapeur à Croda. C’est un modèle d’économie circulaire et un signal fort pour la transition énergétique. »
Le chantier mobilisera jusqu’à 300 compagnons au plus fort des travaux, avant une mise en service prévue fin 2027.
Un imapct environnemental ?
Les élus ont tenu à rassurer les riverains sur la sécurité sanitaire et environnementale. « Depuis 1978, le site est contrôlé en permanence » rappelle Olivier Gacquerre.« Les nouvelles installations iront bien au-delà des normes actuelles, avec des rejets réduits de 70 à 75 %. » Et d’ajouter : « On va retrouver les conditions de vie de la campagne, sans source de pollution. »
Un constat partagé par Jacky Bertier, maire de Labeuvrière : « On est très loin des anciens incinérateurs. Les filtres et technologies modernes éliminent quasiment toute trace de pollution. J’ai connu l’époque où on retrouvait de la dioxine dans le lait des vaches à deux kilomètres d’ici : tout cela, c’est terminé. »
Le maire regrette toutefois que sa commune ne soit pas raccordée au réseau de chaleur, même si elle bénéficie de cet outil indirectement pour l’entreprise Croda : « Sans l’incinérateur, Croda aurait probablement quitté le territoire. Sa présence ici, c’est une garantie d’emplois et de vitalité économique. »

Croda, un industriel gagnant
L’entreprise Croda, qui emploie près de 190 salariés et une quarantaine de sous-traitants quotidiens, sera l’un des premiers bénéficiaires de la nouvelle UVE. « Aujourd’hui, nous recevons déjà de la vapeur de l’actuel incinérateur » explique Thierry Liebert, responsable technique du site. « Demain, cette interface sera plus performante et totalement décarbonée. Cela nous permettra de ne plus dépendre du gaz et de réduire nos coûts énergétiques. »
Une évolution stratégique, selon lui : « C’est un atout énorme pour la pérennité du site. Grâce à cette énergie verte, nous restons compétitifs face à d’autres sites du groupe en Europe. »
À terme, l’Agglomération envisage de développer d’autres réseaux de chaleur et de valoriser de nouveaux types de déchets, comme les biodéchets, pour produire du biogaz. « C’est un projet exemplaire » conclut Olivier Gacquerre. « On coche toutes les cases : environnementales, économiques et sociales. Et surtout, on prépare dès aujourd’hui le territoire aux défis énergétiques de demain. »
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