Au lendemain du verdict dans le procès de la meurtrière de la petite Lola, l’émotion reste vive à Lillers, dans le Béthunois, la ville d’origine de la jeune fille et de sa famille. Son corps repose au cimetière communal, et ce samedi matin, jour de marché, les habitants ne parlent presque que de ça.
« Elle a eu ce qu’elle méritait »
Sous les halles, la nouvelle a suscité de nombreuses réactions. Chloé estime que « la décision est juste » et que la coupable « a eu ce qu’elle méritait en partie ».
Nathalie, émue, partage ce sentiment : « Personnellement, je trouve que ce qui a été rendu est tout à fait correct. En tant que maman, je ne comprends même pas comment on peut faire ça. C’est très grave. »
Laurence, elle, souligne la tristesse qui demeure malgré le jugement : « C’est vraiment malheureux. Même s’il y a eu un jugement, ils ne récupéreront jamais leur fille. Ce seraient mes enfants, je demanderais bien pire que ça. »
« Ce n’est pas assez »
Pour d’autres, la peine, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, la plus lourde du droit pénal français, reste insuffisante. Alina réagit avec colère : « Ce n’est pas assez. La perpétuité, ce n’est pas 30 ans. Dans 30 ans, elle aura 57 ans, elle pourra demander un aménagement. C’est immonde ce qu'elle a fait. Aujourd'hui, on est toutes la maman de Lola. »
Notons, en effet, que la loi prévoit qu'après 30 ans d'incarcération, un tribunal de l'application des peines peut mettre fin à cette période de sûreté perpétuelle. Un aménagement est donc possible, cependant, jamais un condamné à la perpétuité incompressible n'a bénéficié d'un tel aménagement.

Une douleur encore très présente
Yves, Lillérois, rappelle combien cette affaire a marqué la commune : « La maman est d’ici, beaucoup de gens la connaissent. Le papa est décédé, je pense que ça l’a tué quelque part, indirectement. C’est une enfant d’ici, c’est ça qui rend tout encore plus dur. »
Selon lui, la justice a rempli son rôle : « Les magistrats ont fait leur boulot. Cette personne mérite de passer le reste de sa vie en prison. »
« Tout le monde en parle »
Dans un café du centre, le gérant, Alban, constate que le sujet est sur toutes les lèvres : « Ce matin, tout le monde en parle. Elle n’a que ce qu’elle mérite, et encore, pour moi ce n’est même pas assez. Ma fille a le même prénom, ça me touche d’autant plus. »
Pour lui, cette tragédie a profondément marqué la population : « Il y avait eu une sacrée mobilisation à l’époque. Aujourd’hui, on espère que la sentence sera maintenue. »
Trois ans après le drame, Lillers n’a rien oublié et vit encore avec l’émotion laissée par la disparition de Lola.
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