Prison de Vendin-le-Vieil : « Nos agents sont expérimentés face à ce type de détenus »

Actus. Quelques jours après la fin des transferts, la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil accueille désormais les 100 plus gros narcotrafiquants de France. Conditions strictes, sécurité renforcée et premières polémiques : le secrétaire local FO Justice, David Lacroix, dresse un premier bilan.

Prison de Vendin-le-Vieil : « Nos agents sont expérimentés face à ce type de détenus »
La prison de Vendin-le-Vieil - DR Horizon

Quelques jours après la fin des transferts, la nouvelle prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, accueille désormais 95 détenus au total dont les plus gros narcotrafiquants de France. Alors que les recours contre les transferts dans le nouveau quartier spécial narcotrafiquants se multiplient, David Lacroix, secrétaire local FO Justice, dresse pour HorizonActu un premier bilan sur le fonctionnement de l’établissement.

Quel premier bilan tirez-vous après ces premiers jours ?

Un bon bilan. Les transferts se sont très bien passés. En trois vagues successives, nous avons dû absorber 88 détenus, ce qui a été très intense. Nous étions préparés, même si nous avons été un peu débordés par la quantité d’effets personnels apportés par certains détenus. Mais aujourd’hui, tout est en train de se réguler et, pour l’instant, tout se passe bien.

Les transferts étaient particulièrement encadrés ?

Oui, ils ont été menés de manière exemplaire. Tout a été sécurisé avec l’appui du RAID, du GIGN, de la police et de nos équipes IRIS. C’était indispensable vu les profils très dangereux que nous accueillons. On ne voulait pas revivre un drame comme au péage d’Incarville.

Comment se déroulent les conditions de détention à l’intérieur ?

Elles correspondent exactement à ce qu’avait annoncé le ministre : gestion des mouvements individuels, trois surveillants pour un détenu, fouilles systématiques à nu à chaque contact extérieur, et une vigilance constante. Les détenus ne se croisent que lors des promenades ou des séances de sport. Pour l’instant, ils respectent le règlement.

Pourtant, certains avocats dénoncent des conditions « inhumaines »…

C’était attendu, les recours se multiplient, mais ils sont systématiquement rejetés. Nous respectons la loi et le règlement votés au Parlement. Et franchement, ici, les conditions sont plus qu’humaines : cellule individuelle, douche dans la cellule, deux heures de promenade par jour, soit le double d’autres établissements. La surpopulation, les matelas par terre, ici ça n’existe pas.

Qu’en est-il du réveil nocturne des détenus, critiqué par certains ?

Nous passons quatre fois par nuit, comme dans tous les établissements, pour vérifier leur état et prévenir tout incident. Cela dure à peine cinq secondes. Nous serions tout autant critiqués si un détenu était découvert mort au matin. Ce n’est pas de l’inhumanité, c’est de la sécurité.

Et pour les agents, comment se passe le quotidien ?

Nous travaillons dans des conditions optimales, presque un luxe comparé à d’autres prisons. Vingt détenus par étage, avec trois surveillants présents en permanence. De plus, la moyenne d’ancienneté des agents est de 20 ans, ce qui permet de gérer des profils manipulateurs et très expérimentés.

Un détenu en particulier, Mohamed Amra, a beaucoup fait parler…

Oui, c’est particulier, compte tenu du drame qu’il a causé avec la mort de Fabrice, Arnaud et les blessures de trois collègues. Mais nos agents restent professionnels. Notre devoir, c’est qu’il purge sa détention et qu’il se retrouve devant la justice, comme les autres.

Peut-on dire que Vendin-le-Vieil est une prison sans faille ?

Non, la faille zéro n’existe pas. Les familles, parfois via des mineurs, peuvent être utilisées pour introduire des objets. Des équipements ont été installés pour limiter les risques, et d’autres aménagements viendront. Mais il nous manque encore certains matériels pour nos équipes locales de sécurité.

Globalement, êtes-vous satisfait du démarrage ?

Oui, le bilan est positif, malgré quelques couacs logistiques comme la gestion des cantines. Cela va se régler. Les conditions de travail et de sécurité sont bonnes. Reste à renforcer les équipements, poursuivre la formation et développer la visioconférence pour limiter les extractions judiciaires.

Et côté sécurité des agents à l’extérieur ?

Le risque zéro n’existe pas non plus. Le parking est sécurisé. Mais il y a toujours une vigilance accrue, car nous savons de quoi ces détenus sont capables. L’État doit encore renforcer la protection de ses personnels.

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