Ils viennent de toute la planète. Près de 200 graffeurs vont se retrouver à Lens pour un grand moment de partage et de production. Venus des Etats-Unis, de Hong-Kong, d'Ukraine, de Suisse, d'Italie, de Belgique, d'Espagne, mais aussi de France, ces street-artistes vont peindre sur plusieurs thématiques : Lens, les corons et les mineurs. Certains travailleront seuls, d'autres en équipes de 4 ou 5, quand certains arriveront par 10. Dans un spot, la rue Notre-Dame-de-Lorette, pas loin d'être le paradis pour les graffeurs.
« Ma mère habite juste à côté en fait », s'amuse Bertrand Parse, l'artiste lensois à l'initiative de ce festival Charbon'heurs. « Je me suis toujours dit que ces maisons-là, il fallait qu'on les peigne un jour, avant qu'elles sont réhabilitées ou détruites. On a demandé ce spot mais on a demandé d'autres spots dans d'autres villes parce qu'on s'est dit qu'on avait 1% de chance d'avoir celui-là. Mais on s'est tellement donné qu'on l'a eu. On est trop content quoi et puis j'ai connu tellement de personnes qui ont habité ici... En plus que les murs soient superbes, il y a une dimension sentimentale qui est très grande chez moi et chez beaucoup de graffeurs du coin. »
Bertrand Parse
Grâce également au propriétaire de logements Maison et Cité, les artistes pourront s'amuser directement sur les façades de plusieurs maisons. Les graffeurs vont donc peindre en direct et pourront échanger avec le public. Lens est une terre de graff et cela se confirme au fil des ans. « Je pense que ça prend parce que sur la ville de Lens, on n'en est pas à notre coup d'essai, avance Bertrand Parse. Il y a eu le pont Césarine, il y a eu les deux ponts Routes de Loison l'année dernière. À chaque fois, on a de plus en plus de monde. Là, je suis en train de graffer les noms des artistes sur les murs. Les gens dans la rue me disent "vous faites quoi en ce moment ?" Je leur dis qu'ils peuvent venir et regarder. On essaie que ce soit convivial et franchement, on est super bien accueillis. »
Bertrand Parse
Un clin d'œil au RC Lens
Cette année, de belles surprises sont au programme. Les graffeurs suisses ont notamment prévu de s'attaquer à un monument : le RC Lens. Impossible de dévoiler la surprise, on peut seulement indiquer que leurs œuvres seront spectaculaires et qu'elles rendront hommage à un grand nom de l'histoire du Racing...
Bertrand Parse
Il y en aura pour tous les goûts, du simple graffiti à la fresque de 8m de haut peinte sur une nacelle. Bref, de quoi en prendre plein les yeux dans une rue qui devrait connaître de grands changements prochainement. 130 maisons sont déjà complètement murées et sont dans l'attente d'une décision du préfet pour être démolies. Les graffeurs vont donc s'amuser sur une trentaine d'entre elles, au risque que leur travail soit réduit à néant d'ici peu.
« On vient tous du graffiti et quand on en faisait dans la rue, on savait qu'il allait être effacé », se souvient Bertrand Parse. « C'est l'art de l'éphémère. On ne serait pas choqué s'il venait à être effacé. C'est ce qui est beau : il faut aller les voir vite avant qu'ils ne disparaissent ! » Rendez-vous est pris dès samedi.
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