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Distribution, tarifs, qualité : ce qui va changer pour l’eau potable dans l’Arrageois en 2026

Actus. À partir du 1er janvier 2026, la Communauté Urbaine d’Arras confiera à la Société des Eaux du Grand Arras, filiale de Véolia, la gestion de l’eau et de l’assainissement pour neuf ans. Objectif : garantir une eau de qualité, encourager la sobriété et préserver le pouvoir d’achat.

Distribution, tarifs, qualité : ce qui va changer pour l’eau potable dans l’Arrageois en 2026
La CUA affiche l'ambition de réduire la consommation d’eau de 10 % d’ici 2030 - Shutterstock

À compter du 1er janvier 2026, la Communauté Urbaine d’Arras (CUA) et Véolia renouvellent leur partenariat à travers la Société des Eaux du Grand Arras. Ce nouveau contrat de concession, conclu pour neuf années, vise à assurer la distribution d’eau potable et la gestion du réseau d’assainissement sur l’ensemble du territoire de la CUA, en plaçant la qualité de l’eau, la sobriété et le pouvoir d’achat au cœur de la politique publique.

Des « investissements massifs » pour l’avenir

Sur la durée du contrat, la Communauté Urbaine d’Arras prévoit 85 millions d’euros d’investissements (HT) pour moderniser les infrastructures et préserver la ressource en eau.

De son côté, la Société des Eaux du Grand Arras investira 8 millions d’euros, notamment pour construire une nouvelle unité de traitement au charbon actif sur le site d’Agny, capable de traiter 5 800 m³/jour et généraliser la télérelève des compteurs d’eau, permettant à chaque abonné de suivre sa consommation en temps réel, de détecter les fuites et de mieux maîtriser ses usages.

Objectif : –10 % de consommation d’ici 2030

La CUA affiche une ambition claire : réduire la consommation d’eau de 10 % d’ici 2030. « Nous voulons mieux informer les abonnés sur leur consommation quotidienne grâce à la télérelève », explique Patrick Lemaire, vice-président de la CUA en charge de l’eau. « Un petit boîtier intelligent sera installé sur tous les compteurs, sans augmentation de l’abonnement. L’usager pourra visualiser en temps réel ses données et détecter toute anomalie. »

Cette innovation s’inscrit dans une démarche de sobriété mais aussi de performance du réseau. Aujourd’hui, le taux de rendement est de 88 %. L’objectif fixé par le nouveau contrat est d’atteindre 90 %, en réduisant les pertes et en optimisant la distribution.

Une tarification repensée

Le nouveau contrat introduit une tarification progressive, destinée à encourager les comportements responsables :

  • 0 à 70 m³ : tarif social pour « l’eau essentielle »,
  • 70 à 120 m³ : tarif familial pour « l’eau utile »,
  • Au-delà de 120 m³ : tarif spécifique pour « l’eau de confort ».

« Ce n’est pas une sanction, c’est une incitation », précise Patrick Lemaire. « L’idée, c’est que chacun puisse faire un effort pour rester dans la tranche inférieure et ainsi payer moins cher. »

Le prix de l’eau dit « essentielle » restera constant, tandis que le tarif d’assainissement collectif est fixé à 1,47 € HT/m³.
Le coût annuel pour un foyer consommant 120 m³ s’élèvera à 614,40 € TTC en assainissement collectif, et à 265 € TTC pour un foyer en assainissement non collectif.

La qualité de l’eau en questions

Récemment, des cartes publiées par l’association Générations Futures ont susciter l’inquiétude sur la présence de résidus chimiques dans l’eau. Patrick Lemaire se veut rassurant : « Il ne faut pas confondre les valeurs de qualité et les valeurs sanitaires. L’eau distribuée sur le territoire est potable et parfaitement sûre. Les analyses sont nombreuses et strictement encadrées par l’État. »

Pour aller plus loin, la CUA mise sur le traitement au charbon actif, une technologie déjà en place à Méaulens (7 500 m³/jour) et qui sera bientôt déployée à Agny (6 000 m³/jour).
Ce procédé permet de filtrer les pesticides, PFAS et autres résidus organiques, garantissant une eau d’une qualité supérieure.

« Un rapport qualité-prix renforcé »

Axel Demoor, directeur du cycle de l’eau à la CUA, détaille : « Le charbon actif agit sur toutes les matières organiques. Même si notre eau est déjà potable et en dessous des valeurs sanitaires, ce traitement permet d’abaisser encore les concentrations résiduelles et d’être en dessous des limites de qualité. Cela simplifie la compréhension des usagers et renforce la confiance. »

L’installation progressive de ces unités permettra de traiter 75 % de l’eau distribuée d’ici 2029, et 100 % à l’horizon 2045. « Nous voulons offrir une eau de meilleure qualité sans augmentation du prix. C’est un gain de service pour un coût constant, » souligne Axel Demoor.

Au-delà du traitement, la CUA explique aussi mener un travail préventif auprès des agriculteurs pour réduire les intrants polluants. « Certains produits que nous retrouvons aujourd’hui dans les nappes ne sont plus utilisés depuis 20 ans, » rappelle Patrick Lemaire. « C’est un héritage agricole et industriel que nous devons gérer, en agissant à la fois sur les causes et sur les effets. »

Enfin, une recommandation spécifique subsiste pour les nourrissons concernant les perchlorates issus des munitions de la Première Guerre mondiale : il est conseillé d’utiliser de l’eau en bouteille pour la préparation des biberons. « Mais il ne s’agit que d’une précaution, pas d’une interdiction, » précise le vice-président.

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