Thomas Leroux : Pour ceux qui n’ont pas suivi le Mondial l’année dernière, pouvez-vous retracer votre parcours ?
Laurent Fouache : Je suis professeur de cuisine au lycée Henri-Senez d'Hénin-Beaumont où j'exerce depuis maintenant 12 ans. J'ai en charge la formation des jeunes pour les CAP, bac professionnel ainsi que les BTS par alternance. Mon but c’est de former les nouveaux, les jeunes au métier de cuisinier. Donc dans ce cadre, nous voyons aussi bien les entrées, les plats, les desserts. Le but du jeu surtout, c'est de leur donner envie. Le fait de faire un concours, de voir un autre jeune qui m'accompagne faire ce concours, ça aussi contribue à leur envie.
TL : Cela fait trois ans que vous faites ce championnat du monde de la frite, vous y avez toujours participé en solo ?
LF : La première année, je l'ai fait en duo, mais plutôt en tant qu’accompagnant. Mon fils était à l'époque chef pour un lycée à Bangkok, et c'est lui qui s'est présenté. L'année suivante, j'ai décidé de le faire avec une élève, et nous avons gagné ! Pour cette nouvelle édition, je représente toujours le lycée professionnel Henri Senez avec cette même élève, qui s'appelle Zoé et qui est d'origine thaïlandaise.
TL : C'est quand même assez étonnant comme plat, cette glace à la frite, qu'est-ce qui vous a motivé là-dedans ?
LF : L'année dernière on voulait faire un dessert autour de la pomme de terre. J’ai donc dit à Zoé « on y va, rien de bien compliqué, on tente le tout pour le tout et on fait une glace à la frite ». Comme j'aime à le dire, Renaud chantait la glace à la viande, moi j'ai fait la glace à la frite ! Le défi a été plutôt concluant, puisque tout le monde a été surpris du goût, du côté « véritable dessert ».
TL : Et cette année, on prend les mêmes et on recommence ? Ou alors vous repartez de zéro avec une nouvelle recette hors du commun ?
LF : On est partis sur quelque chose de plus classique, avec une frite de braderie.
TL : Avec des moules ?
LF : Voilà. Vous avez la moitié de la réponse. *rires*. C’est en effet une simple moules-frites. La difficulté va résider, un, dans la confection de la préparation, parce qu'on part vraiment d'une pomme de terre de la maison Bayard, de variété aztèque. C’est une pomme de terre avec une chair très très jaune, avec beaucoup de carotène dedans, une pulpe très fine. Mais on va surtout joueur sur la méthode de préparation, c'est notre petit secret. Le tout, c'est de faire tenir des frites et des moules dans un seul cornet, avec un petit condiment sympathique à côté, pour accompagner tout ça. Le défi technique c'est de passer d’une purée quelconque à une frite qui soit à la fois croustillante et moelleuse à l'intérieur.
« On est partis sur une frite de braderie ! » - Laurent Fouache
TL : C’est un choix assez étonnant, de quoi est-ce qu’il découle ?
LF : Est-ce que vous avez déjà essayé de manger des frites à la braderie de Lille ? Il faut faire la queue pendant très longtemps, souvent dans plusieurs stands, pour avoir les moules avec. Là, l'avantage, c'est qu'on a ses frites, et tout est dedans. On proposera bien entendu une dégustation pour le public, mais attention, on ne produit que pour 6 à 8 personnes en incluant le jury !
TL : Et l’année prochaine ? Vous allez continuer à participer longtemps ?
LF : Je suis là depuis la première édition mais je pense que cette troisième sera ma dernière. Maintenant, il faut laisser la place aux jeunes. J'ai ici des jeunes en formation, puisque maintenant, il y a une catégorie pour eux. L'année prochaine, je souhaite donc encourager l’un d’entre eux à prendre part, parce que de mon côté, je pense que ce sera la dernière année. Je dis ça maintenant, mais ça changera peut-être !
Vous pourrez retrouver Laurent Fouache à Arras ce samedi 27 septembre à partir de 10h, sur le second podium de la Grand’Place, côté professionnels ! Toutes les informations sur le championnat du monde de la frite édition 2025.
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