Airbags Takata : le gouvernement cherche à accélérer, des dispositifs « trop contraignants » selon les concessionnaires artésiens

Actus. Entre l'immobilisation des voitures vendues aux clients, le coûteux remplacement des airbags, et les véhicules de prêt peu nombreux et précieux, certains concessionnaires des Hauts-de-France déclarent prendre des mesures radicales pour baisser leurs frais.

Airbags Takata : le gouvernement cherche à accélérer, des dispositifs « trop contraignants » selon les concessionnaires artésiens
Le remplacement d'un airbag est long et coûteux pour les concessionnaires, qui ne sont garantis par le constructeur qu'après-coup. - Shutterstock

Pied au plancher pour le gouvernement. Plusieurs mois après les mesures de « stop drive » qui concernent près d'1,7 million de véhicules au total en France, le ministère des Transports a annoncé ce mardi 29 juillet imposer aux constructeurs le « prêt d'un véhicule de remplacement » aux automobilistes dont le véhicule est immobilisé « depuis au moins 15 jours ». Le remplacement des airbags devra également être réalisé dans les 15 jours après la demande du client concerné, sous peine « d'astreintes » d'ordre financier

Des remplacements « à perte »

Mais si les mesures impactent les constructeurs concerrnés, l'application de ces mesures passe aussi et surtout par les garages et concessionnaires locaux, comme à Lens, Béthune et Arras, dont l'activité s'en retrouve fortement impactée. Contactés par téléphone, ces derniers confient « des remplacements d'airbags à perte » malgré les garanties du constructeur.

L'airbag, près de 600 euros pièce, est remboursé par le constructeur tout comme un forfait fixe de main d'oeuvre, mais « dans la réalité des choses, le forfait est rarement suffisant en fin de journée quand l'employé a changé une dizaine d'airbags et qu'il prend plus de temps sur les derniers » selon les garagistes. Une perte d'argent et de temps, le tout dans des délais « trop contraignants » d'après eux. De plus, le remboursement des airbags et la main d'oeuvre peut prendre « jusqu'à un mois et demi ».

Certains prennent alors des mesures. Un garage que nous garderons anonyme a par exemple décidé de ne commander des airbags « que du 1er au 17 du mois », de manière à pouvoir prendre en compte les demandes des clients immobilisés, tout en évitant les problèmes financiers. Il faut dire, selon eux, que les clients sont parfois « négligents » à ce sujet, ne se présentant en concession qu'après quatre ou cinq lettres de demande d'immobilisation et de réparation de leur véhicule de la part du gouvernement.

Question prêt de véhicules de remplacement, ils sont bien là, présents depuis maintenant plus de deux ans dans certains garages mais leur valeur est parfois « trop importante pour justifier un prêt en tant que voiture de remplacement ». Parmi ces véhicules de prêt disponibles, plusieurs véhicules électriques, parfois haut de gamme. Si l'obligation gouvernementale devrait obliger les garages à fournir ces biens de secours aux automobilistes immobilisés, la réalité économique explique ainsi la « lenteur des démarches », comme s'intitule le rapport qui a poussé le gouvernement à agir. 

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