Dans un quartier encore marqué par actes de violences, notamment des coups de feu tirés fin avril dernier, la visite de chantier organisée ce jeudi 5 juin par Pas-de-Calais Habitat et la mairie de Béthune a pris des allures de message fort. Plus de 100 logements seront entièrement réhabilités dans le quartier du Mont-Liébaut d’ici fin 2026, pour un investissement de 15 millions d’euros, cofinancé par l’État, l’agglomération Béthune-Bruay et d'autres partenaires publics.
Un quartier en plein renouveau
Jean-Louis Cottigny, président de Pas-de-Calais Habitat, se veut déterminé : « En tant que président, j’ai besoin de venir sur place pour constater ce que nous avons voté, ce qui a été imaginé et réalisé. Et surtout pour écouter les locataires : ce qui va, ce qui ne va pas. » Il ajoute : « Nous ne pouvons pas ignorer la sécurité. Ce n’est certes pas la responsabilité du bailleur, mais si mes locataires se sentent en insécurité, c’est aussi mon problème. »
Pour cela, les logements font l’objet d’une rénovation complète : portes sécurisées à trois points, fenêtres avec volets roulants, et vidéosurveillance dans les halls d’immeubles.
Sécurité et cohésion sociale au cœur du projet
Olivier Gacquerre, maire de Béthune et président de l’agglomération, se dit personnellement impliqué : « Ce quartier, c’est mon quartier de cœur. J’y ai grandi, j’y ai appris la solidarité, la tolérance. Aujourd’hui, il subit un glissement sociétal avec la montée de la violence. On ne lâchera rien. »
Il évoque l'armement de la police municipale, la mobilisation des entreprises de sécurité privées, et se dit favorable à faciliter l’expulsion des locataires violents ou nuisibles, en lien avec le préfet et les parquets. « Il faut pouvoir résilier les baux des personnes qui ne se comportent pas en bon père de famille. La loi doit nous y aider. »
Le maire a aussi évoqué le projet de créer des logements adaptés pour les publics les plus fragiles psychologiquement, avec un accompagnement social renforcé.
Une transformation qui va au-delà de l’esthétique
Pour le bailleur comme pour la municipalité, il ne s’agit pas seulement de repeindre les murs. « Ce sont plus que des opérations esthétiques. Il s’agit de confort, d’économie d’énergie, de sécurité et d’adaptation des logements au vieillissement », rappelle Olivier Gacquerre.
Ainsi, en parallèle des rénovations, certains logements seront proposés à la mutation : permettre, par exemple, à des personnes âgées vivant dans des T3 devenus trop grands de descendre en T1, avec des loyers adaptés à leurs revenus.
Un message aux délinquants : "Béthune ne sera pas un refuge"
Le maire est formel : « Je dis à ceux qui veulent acheter de la drogue : n’allez pas à Béthune. Il n’y en a plus. Et si vous y venez, vous tomberez sur la police. »
Face à un trafic de drogue soutenu par une économie parallèle aux moyens colossaux, les élus entendent réagir par un maillage étroit entre forces de l’ordre, bailleurs, éducateurs et associations. L’objectif : restaurer un climat apaisé pour les familles et redonner confiance aux habitants.
Jean-Louis Cottigny conclut : « Si les habitants ne se sentent pas bien chez eux, on aura tout raté. Notre mission, c’est de rétablir ce sentiment de sécurité, de respect et de dignité. »
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