Un rassemblement s’est tenu à Liévin pour dire non à la réorganisation prévue par la direction du groupe Filieris, pour le personnel des services d’aide à domicile. Au cœur du conflit : une révision des plannings qui bouleverse totalement les conditions de travail des aides-soignants.
« On veut nous imposer un week-end de repos seulement toutes les trois semaines, et des horaires coupés », dénonce Jean-Baptiste Konieczny, délégué syndical Force Ouvrière. « On veut leur demander de réaliser une partie de leurs heures tôt le matin dès 7h. À 7h du matin, un patient âgé n’a pas forcément envie d’une toilette. C’est une logique purement financière. »
La direction justifie cette réorganisation par le besoin d’être plus réactif face aux demandes des patients. Mais sur le terrain, les professionnels dénoncent un mépris total de leur quotidien.
« On travaille du lundi au samedi, en horaires coupés, avec un seul week-end libre par mois… notre vie de famille ne compte plus », regrette Gaëtane Grossemy, aide-soignante à Bully. « En plus, on est déjà en sous-effectif depuis un an. On nous en demande toujours plus, sans aucune compensation. »
Aucun dialogue avec la direction
Les syndicats affirment avoir tendu la main à la direction pour discuter, mais aucune réponse n’aurait été donnée.
« On a envoyé un courrier en ouvrant la porte au dialogue. Rien. À la place, on nous a presque tous réquisitionnés. Ce sont des soignants, pas des chirurgiens ! », s’indigne Jean-Baptiste Konieczny.
La frustration est d’autant plus grande que les salariés estiment ne pas être reconnus à leur juste valeur, malgré leur mobilisation durant la crise du Covid. « On était là pendant le Covid, sans masque parfois. Aujourd’hui, on ne nous écoute plus. »
Vers une grève illimitée ?
Face au silence de la direction, le syndicat n’exclut pas de durcir le ton. Un préavis de grève illimitée pourrait être déposé dans les jours à venir si aucun compromis n’est trouvé.