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« Je fais des cauchemars », ouverture du procès en appel pour le père d’Emilie, suspecté d’avoir tenté de tuer sa fille à Mazingarbe

Ça se passe près de chez vous. Le 20 octobre 2022, la cour d’Assise de Saint-Omer a condamné Jean-Philippe Caux à 30 ans de réclusion criminelle dont 20 ans ferme. Il a été reconnu coupable de tentative d’assassinat sur mineure avec préméditation. Le père d’Emilie avait tenté de tuer sa fille à Mazingarbe en janvier 2020. Ce dernier a fait appel au lendemain du verdict prononcé à la cour d’Assises.

« Je fais des cauchemars », ouverture du procès en appel pour le père d’Emilie, suspecté d’avoir tenté de tuer sa fille à Mazingarbe
DR

C’était le 19 janvier 2020. Jean-Philippe Caux décide ce jour là de prévoir une sortie avec sa fille : Emilie, âgée de 8 ans au moment des faits. À cette époque, l’homme est divorcé de sa femme Stéphanie Stievenard. Il échangeait régulièrement avec son ex-épouse mais ce jour-là, le ton était donné. « Tu vas payer toute ta vie ». Voici le SMS qu’il a envoyé à la mère d’Emilie à 14h. Un message menaçant et clair. L’homme a gardé le contact avec Stéphanie jusqu’à 18h. Et vers 20h55, il y a eu ce drame, survenu rue Alexandre Dumas à Mazingarbe. Jean-Philippe a délibérément déposé des bidons d’essence à l’avant de sa voiture. Il a ensuite allumé le feu dans le véhicule avant de projeter ce dernier contre un pylône électrique. Emilie a été gravement brûlée. Après avoir été sauvée par un passant, elle a été plongée dans le coma. Elle ne se réveillera que le 1er avril 2020.

Le procès à la cour d’Assises de Saint-Omer

Emilie n’était pas présente en octobre 2022 pendant le procès de son père à la cour d’Assises de Saint-Omer. Elle a été marquée par ce drame et a subi une vingtaine d’opérations comme l’a rappelé le juge lors de cette audience. Jean-Philippe n’a pas cessé de changer de version tout au long de cette semaine d’audience. Il prétendait « éviter un scooter », puis il a fait une sortie de route à cause d’un « animal » avant d’indiquer qu’il s’était « endormi au volant ». Néanmoins, le témoin de l’accident affirme lui n’avoir pas vu d’autres véhicules dans les environs et l’expert n’a pas décelé de trace de freinage.

Des éléments à charge

« Je m’en voudrais toute ma vie », avait-t-il déclaré en ouverture du procès. Jean-Philippe C continue de nier les faits. Plusieurs éléments l’accablent : il roulait à 95 km/h sur une route limitée à 30 selon l’expert. Ensuite, le quadragénaire a déposé des bidons d’essence à l’avant du véhicule, fait étonnant quand on sait que l’homme est un ancien sapeur-pompier. Autre fait, et c’est l’un des plus troublants, de l’essence a été retrouvé sur le pantalon et les baskets de la jeune fille mais pas sur les vêtements de Jean-Philippe. Au total, 14 chefs d’accusation ont été prononcés contre lui. Emilie a affirmé en apprenant la détention de son père « qu’il ne pourrait plus lui faire du mal ».

Verdict aux assises et appréhension du procès en cour d’Appel

Après une semaine de procès, Jean-Philippe Caux a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle dont 20 ans ferme. Son autorité parentale lui a aussi été retirée.  « La justice a été rendue après 3 ans de combat et de souffrance. Maintenant on va pouvoir se reconstruire », avait déclaré Stéphanie Stievenard à la fin du procès. Sauf que le père d’Emilie a décidé de faire appel. « La justice est longue, la reconstruction n’a pas pu se faire. Dans les secondes qui ont suivi le verdict aux assises, on a compris qu’il ferait appel. On a eu confirmation le lendemain par mes avocats. On a soufflé une nuit mais il faut clore définitivement ce chapitre judiciaire pour se reconstruire. Tout ça ne me ramènera pas ma fille d’avant. Dans mon esprit, Emilie a pris perpétuité, elle n’aura plus jamais ce sourire. C’était une petite fille pleine de vie, elle est aujourd’hui en fauteuil roulant. Rien ne pourra effacer. J’attends que la peine de sureté soit supérieure ou égale. On a déjà eu la réponse des experts au premier procès, nous n’apprendrons rien de plus. On va malheureusement se replonger dans cette nuit cauchemardesque : celle du 19 janvier 2020 », nous a-t-elle confié à quelques jours du procès en appel.

Stéphanie Stievenard attend le procès avec angoisse, multipliant les insomnies et cauchemars à répétition. Elle vit désormais avec Emilie en Corse. La jeune fille, âgée aujourd’hui de 13 ans, poursuit sa rééduction à l’IEM le matin et un professeur lui donne des cours l’après-midi. « Concernant le procès, je lui ai dit le strict minimum », nous confie Stéphanie. « Emilie a parlé de ce qu’il s’est passé quand elle a recommencé à parler. Depuis le procès en 2022, elle n’en parle plus. Est-ce qu’elle essaye d’oublier ? C’est très difficile, elle est encore lourdement handicapée. Elle a encore des problèmes d’élocution et pour réfléchir. Et nous, on n’en parle pas. »

Des projets pour l’avenir

« Je ne veux pas qu’Emilie soit oubliée. Je vais surement sortir un livre dans les prochains mois. Je veux ouvrir une association d’aide aux victimes dans quelques années pour les enfants qui ont subi ce genre de choses. Ce sont mes projets… pour Emilie », a déclaré Stéphanie. 

Le procès se tiendra du mardi 21 au vendredi 25 mai à la cour d’Appel de Douai.  

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3 commentaires
Les commentaires sur Horizon Actu
Les commentaires sur Horizon Actu
Marie Paule 20/05/2024 - 13h41
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Bien fait pour lui il doit être en prison a vie

Les commentaires sur Horizon Actu
Oceane 20/05/2024 - 23h52
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courage à cette enfant que le meilleur soit son ami ! par contre ce qui me gêne c'est la photo !! elle aurait du être floutée !!!

Les commentaires sur Horizon Actu
HorizonActu 21/05/2024 - 07h49
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Océane, la maman a donné son accord en 2022 et récemment encore pour l'utilisation de cette photo.

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