« Dégout » et « colère ». Ce sont les premiers mots employés par Stéphanie Stievenart, que nous avons pu joindre par téléphone ce dimanche matin. La mère d’Émilie ne décolère pas depuis vendredi, lorsqu’elle a appris par la presse que son ex-conjoint portait plainte contre elle, son fils aujourd’hui âgé de 18 ans, ainsi que contre quatre autres témoins de l’affaire, essentiellement pour « faux témoignages ». « Je l’ai lu dans La Voix du Nord », confie-t-elle, encore sous le choc. L’"affaire Émilie" connaît un nouveau rebondissement.
« Le cauchemar continue »
Pour Stéphanie et sa famille, « le cauchemar continue ». « Il ne nous laissera jamais tranquilles », poursuit-elle. Jean-Philippe Caux, condamné en première instance, en appel, puis par la Cour de cassation à 30 ans de réclusion, semble bien décidé à continuer les procédures. Cinq ans après le drame, l'ancien pompier volontaire et ancien ouvrier de Bridgestone affirme être victime de faux témoignages, n’ayant jamais reconnu les faits qui lui sont reprochés : une tentative d’assassinat avec préméditation sur sa fille Émilie, alors âgée de 9 ans.
Rappel des faits
Le 19 janvier 2020, Jean-Philippe Caux passe une journée à la mer avec sa fille Émilie. En instance de divorce avec Stéphanie, il affirme aller bien, mais envoie néanmoins des SMS menaçants à son ex-compagne tout au long de la journée. Le soir même, Jean-Philippe Caux et Émilie sont blessés dans un supposé « accident » de la route. L’homme est soupçonné d’avoir placé volontairement des bidons d’essence à l’avant de la voiture avant de foncer à vive allure contre un pylône électrique à Mazingarbe. Quelques instants après le choc, Émilie est miraculeusement sauvée par un témoin, mais la fillette ne sortira du coma que le 1er avril 2020. Grièvement brûlée et lourdement handicapée, elle entame alors un long parcours de soins. Lors des différents procès, le père n’a cessé de faire évoluer sa version des faits, qu’il qualifie d’« accident ».
De nouvelles plaintes déposées
« Il dit que j’ai manipulé l’enquête et modifié la scène de crime, alors que j’étais en réanimation au chevet de ma fille, sans savoir si elle allait survivre », nous explique Stéphanie. « Il s’en prend aussi à mon fils », ajoute-t-elle. Elle et son fils déposeront plainte ce lundi 25 août, notamment pour « diffamation » et « diffusion d’informations mensongères ». Pour Stéphanie, qui ne compte pas se laisser faire, cette manœuvre vise à « rouvrir une enquête » et à « maintenir un ascendant psychologique » sur elle et ses enfants.
Un difficile chemin vers la reconstruction
Installée en Corse avec ses enfants, Stéphanie, qui s’exprime régulièrement sur une page facebook, tente malgré tout de se reconstruire. Elle nous confie essayer « d’intérioriser un maximum pour ne pas perturber Émilie ». L’adolescente, qui a fêté ses 14 ans en avril, passe tous ses après-midis dans un centre de rééducation, avec l’espoir, aussi infime soit-il, de pouvoir remarcher un jour.
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