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Restriction, sécheresse… devra-t-on se priver d’eau ces prochains mois dans l’Artois ?

Ça se passe près de chez vous. Dans un contexte où les phénomènes de sécheresse se multiplient, de nombreuses questions se posent. Que faire pour limiter les épisodes de sécheresse ? La ressource en eau est-elle suffisante dans l’Artois ? Comment agir ? Entretien avec Thierry Vatin, directeur de l’agence de l’eau du bassin Artois-Picardie.

Restriction, sécheresse… devra-t-on se priver d’eau ces prochains mois dans l’Artois ?
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Thierry Vatin n’a pas attendu le 22 mars, date de la journée mondiale de l’eau, pour alerter sur la situation actuelle. Directeur de l’agence de l’eau du bassin Artois-Picardie, il a pour objectif de sensibiliser autour de la nécessité de préserver cette ressource. Catastrophes climatiques liées à l’eau, inondations, sécheresse… sont autant de risques naturels de plus en plus présents dans notre quotidien. Thierry Vatin parcourt le Pas-de-Calais et la Picardie pour présenter les actions et les solutions locales. Il s’est rendu à la mi-mars à l’hôtel Mercure à Arras pour échanger avec le grand public sur la nécessité de préserver l'eau. Ces actions locales sont les bienvenues à l’heure où l’ONU ouvre une réunion internationale ce mercredi autour de l’accès à l’eau potable, une première depuis 1977.

Le niveau des nappes phréatiques est bas 

Le site info-sécheresse.fr, actualise quotidiennement le niveau des nappes phréatiques en France. Mauvaise nouvelle, il est «très bas» sur le littoral du Nord et du Boulonnais, dans les Flandres, du Valenciennois et dans la métropole lilloise. Le niveau est «bas» dans les secteurs de la Canche, de la Lys et «modérément bas» dans le Lensois et l’Arrageois. «On se rend compte de la nécessité quand il y a pénurie. On peut prendre l’exemple de l’été 2022 où la sécheresse a duré de juin à octobre. Plus d’un millier de villages ont été en rupture d’alimentation. Le grand public doit comprendre que ce problème peut arriver à n’importe quel moment, il faut être économe !»

Que faire ?

Christophe Béchu, le ministre de la Transition Ecologique, a appelé dès la fin février les préfets à prendre des mesures de restriction d’eau rapidement pour éviter des situations de crise cet été. Le directeur de l’agence de l’eau a été consulté à cet effet et assure que des actions seront rapidement arrêtées. Il s’agit de mesures préventives mais elles pourront être plus ou moins contraignantes en fonction de l’évolution de la situation. «La solution numéro un, qui doit être prioritaire, c’est la sobriété», assure Thierry Vatin.

«Nous avons de l’eau mais nous avons tendance à la gaspiller. Cela concerne le citoyen, l’industriel et aussi l’agriculteur dans son irrigation.» Il existe aussi d’autres solutions sur le long terme. «Quand les précipitations sont là, il faut que l’eau s’infiltre dans les sols pour recharger les nappes phréatiques. Dans le milieu urbain, il faut désimperméabiliser les sols. Nous avons eu tendance à mettre du bitume et du béton partout pendant des années, il faut revégétaliser les espaces. Dans les secteurs agricoles, il faut garder des prairies, des haies et des bocages, ce qui permettra à l’eau de s’infiltrer dans les sols. »

Le timing

«Nous sommes vers la fin du mois de mars, il nous reste moins d’un mois de pluie utile. À partir de la mi-avril, toute l’eau qui tombe est prise par la végétation. En cas de nouvelle canicule, les effets vont être terribles. Il faut tout de suite prendre des mesures», lance Thierry Vatin. Du côté de la Communauté d’Agglomération de Béthune-Bruay, on se veut rassurant, les élus pensent qu’on ne manquera pas d’eau à condition que la pluviométrie soit importante fin mars et en avril.

«L’eau va toujours couler de votre robinet mais il faut faire attention à notre consommation. Car la menace de voir un jour un robinet sans eau est possible. Je ne cherche pas à faire peur, mais soyons vigilants», alerte Pierre Sénéchal, vice-président à la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Dans l’Arrageois, la Communauté Urbaine d’Arras essaie de trouver des captages pour remplacer celui de Méaulens, jugé vulnérable. Il y a nécessité de le changer pour maintenir la qualité de l’eau. D’autres forages pourraient être effectués à Agny ou Wailly.

En attendant de connaître les mesures annoncées par le préfet, la population est invitée à multiplier les gestes pour ne pas gaspiller la ressource. Dans le cadre de la journée mondiale de l’eau, plus de 800 élèves ont été sensibilisés sur la nécessité de la préserver. Des ateliers ont été organisés au Stade Bollaert-Delelis.  

 

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