Malgré une belle fréquentation grand public cet été, le Parc départemental d’Olhain, situé à moins de 30 min d’Arras,
Béthune et Lens, voit l’avenir avec prudence. En cause : une chute marquée des séjours de groupes, pourtant essentiels à l’équilibre économique du site.
Une saison estivale favorable côté familles
Avec ses 700 000 visiteurs annuels, le parc d’Olhain s’impose comme une destination nature incontournable dans les Hauts-de-France. Sa forêt, ses filets suspendus, sa tyrolienne ou encore sa luge d’été séduisent de plus en plus de familles, venues parfois de loin.
« On voit cette année une fréquentation étrangère en hausse, notamment des touristes de passage venus des Pays-Bas », note Yannick Audineau, directeur du site. « Le grand public répond présent, et la météo estivale favorable nous permet de rester optimistes sur cette partie-là. »
Mais cette embellie cache une réalité plus fragile, notamment sur l’activité de groupe, qui représente près de 40 % du budget du parc.
Une baisse de 20 % des nuitées groupes en 2025
Historiquement, le camping et les chalets du parc accueillent des centres de loisirs, des associations ou des établissements scolaires, venus du Nord, de la Somme ou de l’Oise. Mais pour 2025, la tendance est à la baisse.
« On constate une chute d’environ 20 % des réservations de groupes, toutes activités confondues. Et cela ne devrait pas s’améliorer pour 2026 », alerte Yannick Audineau. « C’est une tendance de fond, causée principalement par la réduction des subventions publiques. »
Le directeur cite notamment la fin du SNU (Service National Universel) sous sa forme précédente, les restrictions budgétaires des communes et intercommunalités, et la diminution des aides accordées aux structures associatives. « Moins 10, moins 20, parfois moins 30 % de subventions pour les assos : forcément, le petit séjour à la fin de l’année passe à la trappe. »
Des séjours pourtant plébiscités
Malgré ce contexte, les groupes présents sur place se disent satisfaits.
« C’est la première fois qu’on vient ici avec notre centre de loisirs d’Amiens », explique un animateur. « On a réservé la luge, la piscine, la tyrolienne… Les jeunes adorent, et c’est un cadre qui les apaise. On espère revenir l’an prochain, mais tout dépendra du budget. »
Même son de cloche du côté de Laura et Oriane, venues avec un centre social de l’Oise : « On cherche un endroit où revenir chaque année. Ici, c’est parfait. »
Un équilibre économique menacé
Le parc fonctionne selon un modèle hybride, combinant subvention départementale et activité commerciale. « On est sur un modèle 50/50 entre les activités de loisirs à la journée et les séjours de groupes. Quand un pan s’effondre, c’est tout l’équilibre qui vacille », alerte Yannick Audineau.
Si le tourisme de proximité se porte bien, notamment grâce à une météo favorable et à l’évolution climatique qui attire de nouveaux visiteurs vers le Nord, la direction reste vigilante : « Après une très bonne année 2024, 2025 s’annonce difficile. Et je ne suis pas très optimiste pour 2026. »
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