Un juge des libertés a ordonné, ce lundi 18 août, la fin d’une pratique jugée « indigne » à l’encontre d’un détenu incarcéré dans le nouveau quartier de haute sécurité de la prison de Vendin-le-Vieil, dédié aux narcotrafiquants. La décision, révélée ce mardi par l’AFP, pointe notamment l’impact nocif des interruptions nocturnes de sommeil imposées au détenu.
Dans son ordonnance, le juge dénonce le réveil systématique du prisonnier toutes les deux heures durant la nuit, provoqué par l’allumage automatique de la lumière dans sa cellule. Une pratique « susceptible d’affecter gravement la qualité de son sommeil, d’altérer sa santé mentale et, in fine, de porter atteinte à sa dignité », a tranché la justice.
Le juge a enjoint l’administration pénitentiaire de mettre fin à ces interruptions dans un délai de dix jours. Toutefois, l'exécution de cette ordonnance est suspendue, le parquet de Lille ayant décidé de faire appel.
Une incarcération sous haute tension
Le plaignant, récemment placé en détention provisoire à Vendin-le-Vieil, est poursuivi dans le cadre de deux affaires distinctes, dont l’une pour « aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée », selon son avocat Me Julien Delarue. Il faisait partie des premiers détenus transférés fin juillet dans le quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO).
Ce quartier qui accueille 88 détenus – pour la plupart en détention provisoire – avait été inauguré quelques mois après l’évasion spectaculaire de Mohamed Amra en mai 2024, lors de laquelle deux agents pénitentiaires avaient été tués. Amra figure d’ailleurs parmi les détenus désormais incarcérés à Vendin.
Contestations en chaîne
Le cas de ce détenu n’est pas isolé. Selon l'entourage du garde des Sceaux, une vingtaine de détenus ont engagé des recours devant la justice administrative pour contester leur placement à Vendin explique l'AFP. Quatre audiences de référé-suspension sont d’ores et déjà prévues lundi et mardi prochains au tribunal administratif de Lille.
En parallèle, l'Association des avocats pénalistes a saisi le Conseil d'État pour demander l'annulation du décret ayant permis la création des QLCO. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, est également visé par une plainte pour abus d'autorité devant la Cour de justice de la République.
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