Dans la nuit du 12 au 13 août, les casiers fermiers de la ferme Voisin, situés rue de Bouvigny à Servins, ont été pris pour cible par trois individus masqués et gantés. Lucie Voisin qui gère ce distributeur automatique de produits frais en libre-service, raconte une scène à la fois rapide et violente, qui laisse un goût amer et des conséquences lourdes pour cette exploitation familiale.
« Ils ont tout cassé pour 180 € de produits »
« Il était 1h05 quand j’ai entendu des portières claquer, j’ai tout de suite vérifié les caméras. Trois personnes étaient en train de forcer nos casiers. J’ai alerté mon mari, puis la gendarmerie. Malheureusement, ils sont repartis au bout de cinq minutes avec tout ce qu’ils pouvaient », témoigne Lucie Voisin.
Le butin ? Des fruits, pâtisseries, et surtout de la viande, pour une valeur estimée à 180 €. Mais ce sont surtout les dégâts matériels qui pèsent lourd : 22 casiers forcés, dont plusieurs réfrigérés, systèmes de fermeture arrachés, portes détruites. Le devis s’élève déjà à plus de 6 600 €, sans compter les pertes de produits invendus et la réorganisation logistique imposée. Le préjudice global approche les 8 000 €.
«C’est notre travail qu’ils ont saccagé »
Créés après la crise du Covid, Les Casiers du Paradis incarnent un projet familial, pensé pour proposer des produits fermiers de qualité 24h/24. « Mon mari a construit le local lui-même, on a tout fait dans les règles, dans l’esprit cocooning d’un chalet. Et trois personnes viennent tout détruire, comme ça. Pour eux, c’est peut-être juste quelques produits volés. Pour nous, c’est le fruit de notre travail. »
Lucie Voisin, ancienne éducatrice spécialisée, a changé de voie pour s’occuper de ses enfants. « Aujourd’hui, à cause de ce vol, on a annulé les petits moments qu’on voulait offrir à nos enfants : une journée dans un parc d'attractions, une virée à la mer. On doit rester ici, doubler les réapprovisionnements, vendre les produits déjà commandés… »
Si les assurances sont en route, elles ne couvrent pas tout : 10 % de franchise, 15 % de vétusté, soit 2 000 € à la charge du couple. « C’est une somme énorme. On a du mal à l’accepter. »
Une sécurité déjà maximale…
Le local est pourtant équipé de caméras de surveillance, d’un aménagement sécurisé, situé au bord d’une route très passante. « Que faire de plus ? Fermer la nuit ? Ce serait leur donner raison. Et puis nos clients du matin très tôt ou du soir très tard, ils comptent sur nous. »
Un précédent en 2023
Ce n’est malheureusement pas la première fois que les casiers sont la cible de voleurs. « L’an dernier, en août aussi, un homme d’une quarantaine d’années est venu forcer trois casiers, puis quatre autres le lendemain, accompagné d’un complice. Ils ont été jugés, mais ils ne sont pas solvables. Donc au final, aucune réparation. »
Un sentiment d’injustice
L’enquête est en cours, mais les chances d’identifier les auteurs semblent minces. « Ils étaient masqués, gantés. Et ce sentiment d’impunité, c’est ce qui fait le plus mal. On se sent abandonnés. »
Suite à une publication sur leurs réseaux sociaux, de nombreux clients ont exprimé leur soutien. Certains ont même proposé d’organiser une cagnotte en ligne. « J’ai refusé. Ce n’est pas notre démarche. Les assurances doivent jouer leur rôle. Mais ça nous a profondément touchés. »
Malgré tout, Lucie Voisin ne baisse pas les bras. Les casiers continuent à fonctionner, même en mode réduit, avec un rythme de travail doublé. « C’est un coup dur, mais on tient bon. On ne veut pas leur laisser la victoire. »
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