Dans une feuille de route adressée au Premier Ministre Edouard Philippe, Agnès Buzyn plaide pour une forte augmentation des prix du tabac. Le prix d’un paquet s'acheterait à 10 euros dès 2018. La ministre de la santé souhaite que « la génération qui naît aujourd'hui soit la première génération sans tabac. » Le Premier Ministre a confirmé cette mesure dans son discours de politique générale prononcée mardi à l’Assemblée Nationale devant les députés.
Les buralistes de l’Artois inquiets de cette politique
Au lendemain de l’annonce de l’augmentation du paquet de cigarettes, les buralistes de l’Artois ne tenaient pas tous le même discours. Laurent Godard, qui tient le bar-tabac Le Cyrano à Lillers, n’est pas étonné : « Cela fait une dizaine d’années que les hommes politique en parlent. Je ne sais pas si cette mesure permettra de réduire le nombre de fumeurs. En tout cas, il y aura de la contrebande et de la revente dans les rues, j’en ai bien peur. » Cette crainte, David Lepelnatier, autre buraliste à Lillers, l’éprouve aussi : « Cette mesure affaiblira le pouvoir d’achat des plus faibles. Tout le monde n’a pas les moyens d’aller en Belgique pour acheter des cigarettes. Ils achèteront du tabac de contrebande ou au prix fort. Il suffit de venir dans les bureaux de tabac ouvert les jours fériés pour s’apercevoir que les fumeurs ont besoin de leur paquet. Augmenter les prix ne changera rien, à part favoriser les marchés de contrebande. »
Lysiane Delville, buraliste à Béthune, est plus nuancée sur cette mesure : « 10 euros, c’est un budget ! Ça me fait peur, je risque de perdre des clients. » Tandis que Jean-Yves Merlier, gérant du tabac presse Les Totems à Béthune reste persuadé que « les fumeurs continuent d’acheter des paquets de cigarette. Les paquets neutres n’ont rien changé et l'augmentation des prix n'améliorera pas la situation, au contraire. »
L’augmentation du prix des cigarettes fait débat auprès des consommateurs
Aux terrasses des cafés, les clients ne savent pas à quoi s’attendre. « J’allais en Belgique de temps en temps, j’irai plus souvent désormais, » lance Jean-Pierre. Quant à Aurélie, qui fume plus d’un paquet par jour, l’exemple de l’Australie est significatif : « Là-bas, le paquet vaut l’équivalent de 25 euros. Pourtant, les fumeurs continuent d’acheter leur tabac. En France, ce sera pareil ! » Enfin, Patrick n’achètera plus de paquet si le prix atteint les 10 euros. « Cela correspond à 65 francs, c’est énorme ! Si le prix augmente petit à petit, je continuerai à acheter. Mais s’il dépasse la barre des 10 euros du jour au lendemain, j’arrête la cigarette ! »
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