Enfin victorieuses contre Saint-Etienne à Bollaert (1-0, 9e journée), accrocheuses à Dijon (1-1, 10e journée), les Lensoises reçoivent Le Havre au stade Blin d’Avion samedi (21h) pour la 11e et dernière journée avant la trêve. Avec l’objectif de confirmer leur regain de forme et de peut-être sortir de la zone rouge alors que Montpellier,, 10e et premier non-relégable, n’est qu’à 2 longueurs. L’entraîneure Sarah M’Barek livre son regarde sur la progression de son groupe, encore loin de plafonner.
Lensois.com : Sarah M’Barek, avec le recul, que retenez-vous du nul 1-1 à Dijon ? La frustration de ne pas avoir pu prendre 3 points qui semblaient à votre portée ou la satisfaction d’avoir tout de même pris un point chez un sérieux client du championnat ?
Avec du recul, on reste sur le positif. On ramène un point de Dijon, une belle équipe, expérimentée et qui joue le haut du tableau. Il y a un peu de déception et de regrets parce qu’on mène au score et qu’on est rejointes sur la fin. Mais le plus gros regret, c’est que les équipes concurrentes ont fait match nul aussi, ce qui valorise moins notre performance. Ça reste tout de même un bon résultat. Les filles ont fait un gros match. Il y a de la cohérence et de la progression, je suis plutôt satisfaite.
Dans quel domaine la progression se ressent-elle le plus ?
Défensivement. Ça devient vraiment très intéressant. Elles commencent à comprendre ce qu’on essaye de leur expliquer, parce que parfois, l’une comprend, l’autre un peu moins, mais cette fois, c’est tout le monde qui réagit. Puis mentalement, nous sommes fortes. On est résilientes, on s’accroche, on ne lâche rien. On a été solidaires sur la fin de match, ça reste une force, il faut s’appuyer là-dessus.
On a un système de jeu et une manière de jouer qui obligent nos attaquantes à défendre. Donc défensivement, nous avons besoin d’être très fortes, et ça commence par nos attaquantes. Ce qui manquait, c’était peut-être de se lâcher un peu, de croire en soi. Dans ce domaine, ça va beaucoup mieux. Le retour d’Aude (Gbedjissi) a apporté de la confiance à l’équipe. Elle a marqué deux buts en deux matchs et ça donne aussi la possibilité aux autres de s’exprimer. Elle apaise un peu l’équipe et on gagne également en maturité. C’est ça qui me rassure : à chaque match, on sent que les filles prennent de l’expérience et ça devrait payer sur la 2e partie de saison.
Vos joueuses pouvaient être amenées à se poser des questions en découvrant l’Arkema Première Ligue, sur leur capacité à se hisser aux exigences. C’est aujourd’hui derrière ?
Je pense que les signaux ont quand même toujours été positifs. Même quand on a perdu des matchs contre de grosses équipes en début de saison, il y avait du contenu et des choses rassurantes. On est convaincues que ça va finir par payer. Même maintenant, c’est mieux… mais on est capables de faire beaucoup mieux ! Je suis convaincue qu’on peut leur en demander beaucoup plus et que le rythme de l’équipe peut encore s’élever.
« Il y a besoin de se régénérer »

Vous êtes en tout cas loin d’être distancées dans la course au maintien…
On a limité les dégâts, on a raccroché le wagon. L’idée est déjà d’obtenir cette victoire pour pouvoir être dans la course sur la 2e partie de saison. Ce sera très serré, c’est sûr. La saison dernière, le maintien s’est joué à 18 points. C’était un peu moins serré, certaines équipes avaient décroché un peu plus tôt. On regarde devant et on ira chercher le maximum de points avant de faire les comptes.
Quel regard portez-vous sur Le Havre ?
L’idée est de nous concentrer sur notre jeu, sur nos qualités, sur ce qu’on doit mettre en place. Le staff gère l’analyse de l’adversaire. On leur a montré quelques images. C’est une équipe qui va vite vers l’avant, qui a des joueuses très rapides. Elle se projette vite. Elle évolue dans un système peu courant en féminines, le 4-4-2 en losange. Parfois aussi en 4-4-2 à plat. C’est une équipe assez jeune dans l’ensemble et joueuse. Ça permettra un match assez ouvert.
Après Bollaert contre Saint-Étienne, vous retrouvez François-Blin…
On aime bien le stade Blin ! C’est vrai que Bollaert, c’est exceptionnel. C’est pour ça que c’est particulier, parce que c’est rare, alors forcément on l’apprécie encore plus. Mais nous sommes bien aussi à Avion. On se sent chez nous, on espère qu’il y aura un peu de monde. On sait que ce n’est pas une période durant laquelle il y a beaucoup l’envie d’aller au stade, en plus c’est 21h, mais on pense qu’il y aura du monde et on aura à cœur de faire un gros match.
Ce match est le dernier avant la trêve. Vous aurez droit à une reprise très relevée avec le Paris FC qui vous rendra visite en Coupe de France, puis un déplacement à Lyon… Comment allez-vous organiser cette trêve pour reprendre dans les meilleures conditions ?
On a vécu le tirage de la Coupe de France en direct dans le vestiaire. On avait toutes fait des pronostics mais je crois que personne n’avait envisagé ce tirage ! Ce sera un gros match. De toute façon, pour aller plus loin, il faut passer ce tour. Je me dis que ce n’est pas Lyon : il n’y a que cette équipe qui est vraiment un cran au-dessus. On a un mental d’enfer et, dans ce genre de compétition, c’est utile. Créer l’exploit, on en est capables. Mais en effet, ce sera une grosse semaine, avec 3 matchs puisque nous irons à Lyon le mercredi suivant, avant le match qui sera sans doute le plus important de la semaine, à domicile contre Strasbourg. Les joueuses seront en repos dès samedi soir après le match, pour une dizaine de jours. La reprise de l’entraînement collectif est prévue pour le 2 janvier. Il y aura des programmes individuels pour celles qui en auront besoin. On est sur les terrains depuis le 20 juillet, il y a des organismes qui ont dû s’habituer au rythme et à l’intensité de la première division, il y a eu des blessées. Il y a besoin de se régénérer, de se ressourcer en famille pour revenir avec de la fraîcheur mentale et beaucoup d’envie.
Propos recueillis par Christophe Schaad, à la Gaillette-Gervais Martel
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