Un homme jugé à Béthune pour l’organisation de combats de coqs à Norrent-Fontes

Actus. Un habitant de Norrent-Fontes a comparu ce lundi 24 novembre devant le tribunal correctionnel de Béthune pour des combats de coqs organisés illégalement dans son gallodrome. En cause : la possible disparition de cette tradition dans la commune, point central du débat judiciaire.

Un homme jugé à Béthune pour l’organisation de combats de coqs à Norrent-Fontes
un combat de coqs - Shutterstock

Un habitant de Norrent-Fontes a comparu ce lundi 24 novembre devant le tribunal correctionnel de Béthune. Il est poursuivi pour actes de cruauté envers des animaux et construction d’un gallodrome, dans le cadre d’une affaire de combats de coqs organisés dans sa ville entre 2021 et 2025.

Passionné de combats de coqs depuis l’enfance, le quadragénaire aurait relancé cette activité en 2021 après avoir acquis un gallodrome dans la commune. Selon l’enquête, des affrontements — parfois mortels — auraient été organisés devant des spectateurs pendant plusieurs années.

Une tradition au cœur du procès

En France, les combats de coqs sont interdits par la loi, mais une dérogation subsiste dans le Nord et le Pas-de-Calais, uniquement si la tradition est considérée comme ininterrompue dans la localité.

C’est là que se joue l’essentiel du dossier : pour les associations de protection animale, la pratique a disparu à Norrent-Fontes pendant plus de vingt ans, ce qui rend toute relance illégale. Le tribunal administratif a d’ailleurs déjà confirmé cette interruption en rejetant le recours du gallodrome contre une décision préfectorale interdisant les combats.

La défense soutient toutefois que les éleveurs locaux auraient maintenu une activité informelle durant cette période, sans combats officiellement organisés.

Des associations mobilisées

Quatre associations se sont constituées partie civile, dont l’association Stéphane LAMART – Pour la défense des droits des animaux, à l’origine de plusieurs plaintes déposées en mars 2024.

Son président, Stéphane Lamart, estime que « l’argument de la tradition locale ne peut plus justifier des actes de cruauté » et appelle à une décision exemplaire et dissuasive. Le CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida), également plaignant, dénonce une pratique contraire au droit et demande la fin de toute tolérance locale.

Lors de l’audience, le parquet a requis dix mois de prison avec sursis, 2000 € d’amende ainsi qu’une interdiction d’exercer une activité de gallodrome.

Le tribunal correctionnel de Béthune rendra sa décision le 9 décembre prochain. Elle pourrait constituer un tournant pour l’avenir des combats de coqs dans le Pas-de-Calais, où la notion de tradition ininterrompue est de plus en plus contestée.

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