La chambre d’application des peines de Béthune a demandé ce lundi 7 juillet la fin des conditions d’isolement de Rédoine Faïd, incarcéré depuis douze ans dans des conditions jugées « contraires à la dignité de la personne humaine », selon une ordonnance consultée par l’AFP. L’administration pénitentiaire a jusqu’au 28 juillet pour mettre en œuvre des changements.
Un isolement de longue durée vivement critiqué
Condamné en octobre 2023 à 14 ans de réclusion criminelle pour son évasion spectaculaire par hélicoptère de la prison de Réau en 2018, Rédoine Faïd, 53 ans, est actuellement détenu à la prison ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Il y purge plusieurs peines liées à des braquages violents, dont un ayant coûté la vie à une policière municipale, ainsi qu’une précédente évasion en 2013.
À l’isolement depuis au moins 12 ans, un régime carcéral extrêmement strict lui est réservé : parloirs avec hygiaphone (un dispositif composé d'une vitre de séparation avec un système de communication vocal ), privation de contacts physiques, activité réduite et, depuis mai, réduction de la luminosité en cellule avec l’ajout d’une nouvelle grille à sa fenêtre.
« Une détérioration de son état de santé »
Selon l’ordonnance de la juge d’application des peines, ces conditions de détention « entraînent une détérioration de son état de santé physique et psychique, causée par un isolement sensoriel et social ». En mai 2024, un médecin alertait déjà sur des complications potentiellement irrémédiables. Deux certificats médicaux ultérieurs ont confirmé une aggravation de la situation.
Une décision déjà contestée
La juridiction avait déjà ordonné la fin de cet isolement fin 2024, mais cette décision avait été cassée en appel. Cette fois encore, le parquet de Béthune a fait appel, a confirmé à l’AFP Me Benoît David, avocat de Rédoine Faïd.
La prison de Vendin-le-Vieil, connue pour accueillir les profils les plus sensibles du système pénitentiaire français, doit prochainement héberger une centaine des plus dangereux narcotrafiquants de France, ce qui accentue les enjeux de sécurité.
La magistrate souligne que certaines activités supplémentaires promises à Faïd à la suite de la précédente ordonnance n'ont pas été mises en place, et rappelle que son actuelle date de fin de peine est fixée au 17 août 2057.
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