Dans le cadre de l'enquête sur l’assassinat de Dominique Bernard, Mohammed Mogouchkov, le principal suspect de l'attentat à Arras en octobre 2023, a affirmé, lors d’une récente confrontation, que son petit frère n’était en rien impliqué dans son passage à l’acte selon Le Parisien. Ces déclarations interviennent alors que le jeune homme, mineur au moment des faits, est mis en examen pour complicité d’assassinat et placé en détention provisoire.
Une complicité niée
Lors des échanges entre les deux frères, les enquêteurs ont confronté Mohammed Mogouchkov aux éléments laissant penser que son cadet aurait pu l’aider dans la préparation de l’attentat, notamment en lui fournissant des conseils sur l’usage de couteaux. Des interrogations précises sur le maniement, l’efficacité ou encore les zones à viser auraient été évoquées entre eux. Des propos que le plus jeune affirme aujourd’hui avoir tenus sans arrière-pensée, dans le cadre de discussions générales autour de sujets comme le survivalisme ou les arts martiaux.
Des échanges troublants
Les enquêteurs s’interrogent également sur la vidéo particulièrement violente que les deux frères auraient regardée ensemble, montrant l’exécution d’un prisonnier ukrainien. Mohammed Mogouchkov a reconnu avoir été intrigué par le mode opératoire, sans pour autant, selon lui, établir de lien direct avec l’attaque qu’il préparait. Il a assumé avoir voulu agir « vite et efficacement », évoquant un raisonnement inspiré du vocabulaire militaire, sans exprimer le moindre remords.
Des positions divergentes
Si l’aîné revendique pleinement son acte, le plus jeune, lui, assure n’avoir jamais eu connaissance de l’intention meurtrière de son frère. Il aurait perçu, la veille de l’attentat, un changement subtil dans son comportement, notamment lors d’un moment partagé entre eux qu’il a qualifié de symbolique. Mais selon ses dires, il ne mesurait pas la gravité de ce qui se préparait.
L’adolescent dit rejeter les faits commis par son frère, qu’il ne comprend pas, et affirme que la seule forme de lien qui les unissait était familiale, et non idéologique ou logistique. De son côté, Mohammed Mogouchkov a fini par déclarer clairement que son frère n’avait rien su, ni de près ni de loin, de ses intentions.
Vers un procès en 2026 ou 2027
L’enquête, toujours en cours sous la direction du parquet national antiterroriste, serait proche de son terme. Un procès pourrait avoir lieu d’ici fin 2026 ou début 2027. Une audience qui, fait rare dans les affaires de terrorisme islamiste, pourrait se dérouler avec un accusé principal vivant pour répondre de ses actes devant une cour d’assises spéciale.
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