« En France, on meurt encore de la haine » : le cri d’alerte de SOS Homophobie

Actus. En 2024, les violences contre les personnes LGBT ne faiblissent pas. L’association SOS Homophobie appelle à briser le silence et à agir.

« En France, on meurt encore de la haine » :  le cri d’alerte de SOS Homophobie
Une Gay Pride - Shutterstock

Alors que le dernier rapport de SOS Homophobie a été présenté jeudi soir en mairie de Lille, l'association tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Entretien avec Romain Bammez, co-délégué pour le Nord–Pas-de-Calais.

186 agressions physiques recensées en 2024, dont des coups, crachats, agressions sexuelles, voire meurtres. La France reste profondément marquée par des actes LGBTphobes. Le dernier rapport de l’association révèle une réalité brutale, trop souvent oubliée.

Une haine ancrée dans la sphère intime

« Ce qui nous inquiète particulièrement cette année, c’est que les violences s’enracinent de plus en plus dans la sphère intime : le voisinage, la famille, le travail », alerte Romain Bammez. « On constate un recul du bien-être, un mal de vivre, chez de nombreuses personnes LGBT. »

Parmi les faits marquants de 2024, les agressions sexuelles représentent 10 % des cas, et 3 % sont des meurtres. « Il faut dire les choses clairement : en France, on meurt encore de la haine LGBTphobe. »

Un climat inquiétant

À cela s’ajoute une hausse de 5 % des infractions anti-LGBT enregistrées par le ministère de l’Intérieur. Parmi les 4 800 signalements en 2024, 3 100 sont des crimes ou délits, et 20 % concernent des violences physiques ou menaces. « Ce climat délétère est nourri par une montée des discours conservateurs, parfois portés jusque dans les médias ou la sphère politique », déplore le co-délégué régional.

Le Nord-Pas-de-Calais également touché

Impossible de territorialiser les témoignages reçus, car l’association refuse de stigmatiser une région. Mais le Nord-Pas-de-Calais n’est pas épargné. « On a des cas de guets-apens, de jeunes agressés à la sortie de bars, et des condamnations ont déjà été prononcées. »

Récemment, nous vous parlions de l'agression d'un jeune sur la Grand-Place de Béthune. Alors qu’il sortait d’un bar avec une amie, un homme alcoolisé l’a frappé et a tenu des propos homophobes à son encontre. L'enquête est toujours en cours.

Encourager les victimes à parler

Sur notre territoire, SOS Homophobie intervient aussi dans les collèges et lycées, de la 4e à la terminale, pour sensibiliser les jeunes. Un travail de fond essentiel pour espérer changer les mentalités à long terme.

Seulement 4 % des victimes portent plainte. Un chiffre extrêmement faible. « Il faut que la peur change de camp. L’homophobie est punie par la loi. La justice est avec nous. »

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