Ce mercredi 7 mai au Sénat, plusieurs sénateurs se sont mobilisés pour apporter une proposition de loi « équilibrée » portant sur les déserts médicaux, selon la sénatrice Les Républicains Corinne Imbert, rapporteure du texte. Il faut dire que la situation s’aggrave.
Alors qu’un premier texte largement controversé proposait de réguler l’installation des médecins en fonction des lieux où ils sont le plus requis, l’énigme n’est toujours pas résolue, et la question de ces déserts médicaux demande qu’une réponse politique soit apportée au plus vite. Dans la région, les exemples de ces déserts ne manquent pas.
À Bruay, un médecin sort de la retraite
Il avait cessé son activité il y a maintenant 3 ans, et l’a repris à cause de la situation des habitants. Jean-Luc Chrzaszcz, médecin généraliste, a admis à nos confrères de BFM Grand Lille qu’avant de partir en retraite, l’homme se posait des questions. « L’idée de m’arrêter était déjà un peu difficile parce que je savais que mes anciens patients allaient avoir beaucoup de mal à trouver un nouveau médecin ». Trois ans ont passé, et l’homme est depuis revenu dans un cabinet médical dédié aux patients sans médecins.
À Pernes, un dentiste presque chassé
Signe de la nécessité de ces professionnels de santé, la situation rocambolesque qu’a vécu la commune de Pernes-en-Artois ces dernières semaines. Un dentiste devait s’installer dans le village, mais, après une pétition lancée par quelques riverains non contents de voir leur cul-de-sac visité par des patients, le médecin a tout bonnement jeté l’éponge. « Dans un contexte national où chacun connaît la problématique de la désertification médicale, Pernes ne peut fermer la porte aux sollicitations extérieures » a lancé la maire du village, Geneviève Janssoone-Czajka, lors d’une réunion publique cette semaine. « Il est certain qu’aucun autre professionnel de santé ne s’installera à Pernes » a conclu l’édile. Face à la situation, le gouvernement Bayrou veut accélérer sur le sujet des déserts médicaux.