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Face aux vendeurs à la sauvette du 1er mai, les fleuristes du Béthunois s’insurgent : « Ils piquent notre métier l’espace d’une journée »

Béthune - Bruay. Ce jeudi 1er mai, c’est la fête du Travail. Si pour beaucoup de Français, cette journée rime avec jour férié, et donc repos, elle rime également avec muguet. Un problème pour les fleuristes qui peinent à s’en sortir seuls et face à une multitude de marchands à la sauvette qui profitent de ces manques d’effectifs pour remplir leur portefeuille. Nous nous sommes rendus chez plusieurs fleuristes du Béthunois pour prendre la tension à quelques heures du début de cette journée.

Face aux vendeurs à la sauvette du 1er mai, les fleuristes du Béthunois s’insurgent : « Ils piquent notre métier l’espace d’une journée »
La boutique Jim's Creations se prépare du mieux que possible avant le 1er mai. - Timothé Grandjacques

C’est une tradition datant de la Renaissance qui récolte aujourd’hui un franc succès. Comme chaque 1er mai depuis le début du XXe siècle, les Français s’offrent mutuellement du muguet dans le but de se « porter-chance ». Une offrande qui, d’année en année, s’est développée jusqu’à devenir une véritable tradition.

Mais le 1er mai, la fête du Travail est également célébrée en France. Lors de cette journée, les salariés disposent d’une journée de repos et ne peuvent donc pas se présenter sur leur lieu de travail.

Un casse-tête pour de nombreux fleuristes qui peinent à s’organiser durant cette journée clé, mais une manière de gagner de l’argent pour certains marchands à la sauvette qui n’hésitent pas à vendre du muguet non loin de ces commerces, quitte à gonfler les prix. Certains fleuristes du Béthunois tirent la sonnette d’alarme à quelques heures de cette journée qui s’annonce tendue.

Une date importante pour les fleuristes

À l’heure où nous franchissons les portes de la boutique Chrys’fleurs située à Béthune, Tiphanie et sa collègue sont en plein dans les préparatifs à quelques heures du 1er mai. Pour ces dernières, impossible de ne pas s’organiser avant cette date clé pour leur boutique : « Évidemment, c’est une date importante pour nous. Même si on est sept fleuristes à Béthune, ça reste une journée attendue. », affirme Tiphanie.

Ce jeudi, la boutique de Tiphanie sera ouverte de 8h à 14h mais elle sera la seule autorisée à travailler. Une chose pas facile à gérer pour cette fleuriste de 27 ans. « C’est vrai que c’est embêtant de gérer la boutique seule et ça demande beaucoup d’organisation […] d’autant plus que pour nous, c’est une date où on réalise plutôt de bonnes ventes ».

La lutte contre les marchands à la sauvette

Outre la loi qui dispense ses salariés de travailler, Tiphanie le sait, elle devra faire face à un autre problème : les ventes effectuées sur la voie publique. Comme chaque année, ces vendeurs qui s’improvisent comme « fleuristes » le temps d’une journée profitent du manque d’effectif de ces boutiques pour vendre des brins de muguet au prix fort. Une méthode peu appréciée par cette dernière. « Chaque année un marchand à la sauvette vient s’installer à 150 mètres du magasin […] C’est un peu piquer notre métier le temps d’une journée et c’est embêtant car personne ne fait rien ».

Dans la boutique Jim’s Creations située à Annezin, même constat pour Brayan qui tient sa boutique seul. « Cette année, plusieurs personnes ont apparemment prévu de s’installer à quelques mètres de mon commerce pour vendre du muguet. Je trouve que c’est vraiment inadmissible pour nos commerces. » 

Ce dernier compte cependant sur sa clientèle fidèle pour pallier sur une possible baisse des ventes. « Heureusement on a une clientèle solide qui sait différencier le vrai travail d’un artisan floral d’un travail ordinaire »

Lundi 28 avril, Xavier Bertrand sollicitait le préfet des Hauts-de-France, Bertrand Gaume, pour que les agents de l’inspection du travail ne contrôlent pas ces commerces afin qu’ils puissent exercer librement leur métier lors de cette journée. Une requête qui ne devrait cependant pas être acceptée.

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