Dans la nuit de dimanche à lundi, des coups de feu ont retenti dans le quartier du Mont-Liébaut à Béthune, précisément sur le boulevard des États-Unis. Trois balles ont touchés les vitres d'appartements, laissant les habitants choqués et inquiets. Dans ce quartier gangrené par le trafic de drogue, peu sont ceux qui osent témoigner de peur des représailles. L'un d’entre eux a accepté de parler sous couvert d’anonymat.
Des coups de feu au milieu de la nuit
« Moi, j'étais devant mon ordinateur, vers 1h30 du matin, quand j'ai entendu comme des bruits de mitraillettes, des tirs, à plusieurs reprises, » raconte cet habitant. « J'ai sursauté, c'était tellement bruyant, et j'ai compris tout de suite que c’étaient des coups de feu. J'ai eu peur et je me suis mis en sécurité. »
Le témoin n'était pas directement dans l’immeuble visé, mais à environ 500 mètres de là. « Je n'ai pas vu les auteurs des tirs, mais j'ai vu la police arriver rapidement sur les lieux » ajoute-t-il, visiblement encore secoué. Pour lui, la violence semble être devenue une habitude. « Il y a un an ou deux, il y avait déjà eu des coups de feu dans le quartier, mais cette fois, c'est vraiment inquiétant » explique-t-il.
« On a peur pour nous et pour nos enfants »
« Avant, ce n'était pas comme ça. Mais ces trois, quatre dernières années, ça a vraiment commencé à se détériorer. On est obligé de vivre dans la peur et la crainte. Avant, on se mettait à la fenêtre pour prendre l’air, maintenant, on n’ose plus. Les balles perdues, les dealers… On a peur pour nous et pour nos enfants. »
L’impact sur leur quotidien est lourd. « Je ne sors presque plus, et quand ma femme sort, j’ai des craintes. Mon fils, lui, doit traverser le quartier pour aller à l’école à pied, et on a peur de le laisser y aller tout seul. » Cette situation, selon lui, est exacerbée par la présence dealers qui viennent d'ailleurs. « Il y a des tapages nocturnes, des tirs de mortiers... C’est un climat que je trouve de plus en plus dangereux. »
Une présence policière renforcée
Depuis l’incident des coups de feu, une présence policière renforcée est observée dans le quartier. « La BAC patrouille davantage ces derniers jours » précise l’habitant. « Mais avant cet événement, il y avait des rondes de temps en temps, mais la nuit, la surveillance est insuffisante. » estime t-il.
Malgré cette présence policière temporaire, notre témoin reste sceptique : « Je pense qu’ils vont repartir après quelques jours. La réalité, c’est qu’il n’y a pas assez de moyens pour assurer une sécurité durable. Ils font ce qu’ils peuvent, mais ce n’est pas suffisant. »
Un sentiment d'impuissance
« On a l’impression qu’on est laissé à l’abandon » déclare-t-il. « Il n’y a rien qui bouge, rien qui change. On parle, on envoie des photos, des vidéos aux autorités, mais ça ne sert à rien. On se retrouve coincés, et ça ne va pas en s’améliorant. »
Le témoin évoque également les dangers auxquels sont confrontés ses enfants, notamment son fils de 14 ans. « Un dealer a proposé de la drogue à mon fils, il y a quelques jours. Imaginez, un enfant de 14 ans ! Ce n’est pas possible. »
Il nous confie qu'au fil des années, les habitants ont vu l'insécurité du quartier augmenter. « C’est devenu le terrain de jeu des trafiquants. Nous, on n’est plus chez nous ici, c’est eux qui tiennent le quartier. »
Face à cette situation, le témoin ne voit qu’une issue : déménager. « Si on avait les moyens, on serait déjà partis. Mais c’est trop cher, on n’a pas les moyens. »
« La peur doit changer de camp »
Le maire de Béthune, Olivier Gacquerre, a réagi dans un post Facebook, dénonçant une escalade inacceptable de la violence.
« Je condamne, avec mes collègues élus, fermement cet acte qui est une nouvelle escalade de la violence dans notre société et ici à Béthune », a-t-il déclaré. « Fort heureusement, il n’y a eu aucune victime et j’ai une pensée pour les habitants qui doivent vivre dans ce climat de peur au quotidien. C’est inacceptable. »
Il appelle à un renversement de la situation : « La peur doit changer de camp » Et précise que la ville « a mis à disposition les images de son système de vidéosurveillance » et que les forces de l’ordre ont été mobilisées rapidement.
Il espère désormais des renforts de l’État et exhorte les habitants à coopérer avec les autorités : « J’invite les habitants à transmettre à la police tous les renseignements possibles pour mettre fin à ces agissements de “voyous” et sortir ces “extérieurs” du quartier. »
j'ai envoyé un message a ma sœur des que j'ai entendu les détonations, mes fenêtres étaient ouvertes je n'avais jamais entendu un tel bruit en bas de chez moi...ça m'a choqué et je ne suis toujours pas sorti de chez moi depuis... Je n'ai entendu aucune voiture et la police est arrivé plus d'une heure plus tard, je vois tout de ma fenêtre et surtout j'entends...j'ai même entendu un agent qui était au sol a regarder sous les voitures dire qu'il avait trouvé une douille...le problème c'est qu'ici personne ne dit rien, ils font leurs traffic en pleine journée, l'autre jour j'ai vu une femme bon chic bon genre avec un des dealers, il est allé dans les buissons puis lui a remis quelques choses en mains elle reparti en fleurs avec le sourire....avant avec ma petite sœur nous avions un rituel du samedi soir, nous allions manger un McDo puis direction le cinéma! Maintenant on a peur et ma petite ne vient plus dormir chez moi car les dealers cagoulé avec leur capuche (même par forte chaleur d'ailleurs) lui font peur et a moi aussi...mais nous ne pouvons rien dire car nous avons peur des représailles et impossible de déménager de ses immeubles pourri a l'intérieur...