C’est un débat qui a déjà fait couler beaucoup d’encre : baisser la limitation de vitesse à 110 km/h sur les autoroutes. Les propos du climatologue Jean Jouzel début septembre ont relancé ce sujet. Il faudrait selon lui, passer de 130 à 110 km/h sur des axes comme l’A1 ou l’A26. L’automobile club du Nord, en la personne de son directeur Philippe Dutrieu, ne voit pas d’efficacité à cette potentielle mesure. « La vitesse moyenne est à 118 KM/h sur les autoroutes. Il y a moins d’accident sur l’autoroute que sur les nationales puisque les autoroutes sont séparées par un terre-plein central. De plus en plus de personnes prendront les nationales au lieu de payer l’autoroute qui sera limitée à la même vitesse. Et cela m’inquiète. »
« Il y aurait plus d’infractions et des recettes fiscales supplémentaires »
Selon Philippe Dutrieu, cette mesure vise un autre objectif : gonfler les recettes fiscales de l’Etat. « On s’acharne sur les automobilistes. Le carburant augmente, même s’il y a actuellement une aide de l’Etat. Les péages augmentent, les prix des voitures aussi. Quand on sait que 58% des excès de vitesse sont inférieurs à 5 km/h donc c’est faible comme excès de vitesse. Et il faut payer un PV... en baissant la vitesse, il y aurait plus d’infractions et des recettes fiscales supplémentaires. »
Cette mesure n’a pas été retenue quand elle a été évoquée par la Convention citoyenne du climat. La Première ministre, autrefois en charge de la transition écologique, s’était dite « favorable » à cette mesure il y a deux ans. Aujourd’hui, Elisabeth Borne se montre plus prudente quant à cette idée qui n’est pas la priorité du gouvernement.
