« Je suis sceptique sur les moyens supplémentaires en personnel dans les EHPAD »

La ministre de la santé a détaillé ses mesures concernant les EHPAD (Etablissements d’Hébergements pour personnes âgées dépendantes). Des annonces attendues par le personnel qui s’était lancé dans plusieurs mouvements de grève pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels. Face à la fronde, Agnès Buzyn avait déjà annoncé une enveloppe de 50 millions d’euros pour les Ehpad en difficulté. 430 millions d’euros supplémentaires vont être investis sur 7 ans, ce qui équivaut à 20 000 postes en temps plein. Outre les mesures financières, la ministre a rappelé l’arrivée d’infirmiers de nuit qui seront déployés dans les 7 000 EHPAD de France. La télémédecine est une autre annonce phare de ce plan, elle permettrait aux médecins d’établir un diagnostic à distance.

Des annonces qui divisent le personnel des Ehpad

La mise en place d’infirmiers de nuit est plutôt bien accueillie dans les EHPAD de l’Artois. En revanche, Sophie Grenu, directrice de l’association « Le Clos des deux rivières » à Béthune reste « sceptique sur les moyens supplémentaires en personnel, c’est facile de faire des annonces mais les mesures sont reconductibles et non pérennes ». En revanche, elle se dit satisfaite de la télémédecine « c’est une bonne chose » avant de concéder que ce dispositif demande « de lourds moyens budgétaires pour la mise en place, sans oublier la formation du personnel. » Eric Delabre, président de cet EHPAD à Béthune, espère que l’enveloppe de 430 millions d’euros permettra de recruter des ergothérapeutes, psychologues et des sophrologues. « 70% de nos résidents sont atteints de troubles cognitifs, ils ont besoin d’être pris en charge individuellement. »

Les résidents ont aussi réagi aux annonces de la ministre de la santé. Jacques a 93 ans ;  s’il estime être bien suivi, il regrette que « le personnel soit peu nombreux ». Vivienne, âgée de 99 ans, acquiesce : « quand quelqu'un tombe, il n’y a personne pour le ramasser, nous devons courir derrière les infirmières. Autrement, on est pas mal ici… »