À quelques semaines de l’arrêt technique du réseau cuivre dans 21 communes du Pas-de-Calais, prévu fin janvier 2026, la transition vers la fibre est presque achevée. Il ne reste que 5 % des foyers qui doivent basculer, une proportion encore plus faible dans certaines communes : Vermelles, par exemple, à atteint déjà 98 % de raccordements.
Seules trois communes près d'Arras restent légèrement au-dessus de la moyenne : Monchy-le-Preux (18 %), Vis-en-Artois (6 %) et Hendecourt-lès-Cagnicourt (8 %). Des chiffres à relativiser, compte tenu d’un nombre total de foyers très faible (moins de 400, voire moins de 200 pour Hendecourt). À titre de comparaison, Vermelles compte près de 2 400 foyers.
Certains habitants renoncent… volontairement
Quelques particuliers ont choisi de maintenir leur ligne cuivre jusqu’au dernier moment, voire de s’en passer ensuite, misant uniquement sur leur téléphone mobile. « Ce sont des cas isolés mais qui existent », indiquent les équipes locales.
Les lots suivants progressent aussi
- Lot 3 — arrêt du réseau cuivre en janvier 2027 : dans les communes de Lorgies, Fampoux et Houchin, la moyenne est proche de 5 % de foyers non basculés. Boulogne et Le Portel restent un peu en retard avec 9 % et 8 %.
- Lot 4 — arrêt en janvier 2028 : la moyenne se situe autour de 8 %, mais avec « deux ans de marge », les acteurs se montrent confiants.
« Ne laisser personne au bord du chemin »
Anne Le Hénanff, ministre chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique. La ministre insiste : « La suppression du cuivre doit s’accompagner. Il ne faut pas oublier toutes ces personnes qui n’ont pas Internet et seulement une ligne téléphonique. Chaque mairie doit veiller à ce que personne ne reste au bord du chemin. » Elle rappelle que l’inclusion numérique est une priorité : « Dans ce type de déploiement, 80 % des situations se passent très bien, mais il reste les cas plus complexes. C’est ma mission de trouver des solutions pour que les derniers foyers puissent accéder à la fibre. »
Pourquoi abandonner le cuivre ?
La ministre rappelle les limites et les risques d’un réseau vieux de plusieurs décennies :
- le cuivre vieillit mal et souffre de l’humidité ;
- de nombreuses lignes sont enfouies sans fourreaux ;
- il consomme quatre fois plus d’énergie que la fibre ;
- il n’offre plus les capacités nécessaires à la dématérialisation et à l’usage massif d’Internet ;
- il est devenu une cible fréquente de vols.
« Si la France veut rester leader en intelligence artificielle, elle doit disposer d’un réseau fibre partout. Le cuivre ne peut plus suivre », affirme la ministre.
À Vermelles et dans les communes concernées en 2026, la date est claire : « Le 27 janvier, toutes les lignes cuivre — téléphonie et ADSL — seront coupées totalement. » explique Thierry Marigny, directeur Orange Nord–Est. Les habitants doivent donc contacter l’opérateur commercial de leur choix pour passer à la fibre.
Thierry Marigny assure que les habitants ont été largement informés : brochures, appels, réunions, relais en mairie. « Nous pouvons accompagner, mais c’est aux clients de choisir leur opérateur commercial. »
Que devient le cuivre ?
Orange procédera à la récupération progressive des câbles : « Ils n’ont plus aucune utilité. Le cuivre sera revendu, comme n’importe quel métal récupérable. » La fibre, elle, n’a aucune valeur marchande mais représente un investissement durable : « Installée pour plusieurs décennies, elle pourra fonctionner près de 50 ans. »
Au-delà de la performance (latence plus faible, débits bien supérieurs), la fibre assure une stabilité essentielle pour les usages numériques modernes, du télétravail aux activités économiques. La France est aujourd’hui le pays le plus fibré d’Europe.
Un chéque fibre pour les travaux privés
Afin d’accélérer les raccordements difficiles sur le domaine privé, l’État lance une aide expérimentale jusqu'en juin 2027, réservée aux communes dont la fermeture cuivre est prévue d’ici janvier 2027.
Sont éligibles :
- les particuliers sous conditions de ressources (quotient familial < 29 316 €) ;
- les très petites entreprises (moins de 10 salariés, < 2 M€ de CA) ;
- occupant un local individuel.
La démarche :
- L’usager doit disposer d’une attestation d’échec de raccordement fournie par son opérateur.
- Il réalise une demande sur le site de l’ASP.
- Une fois l’aide attribuée, l’entreprise effectuant les travaux déduit directement le montant de la facture.
- L’ASP rembourse ensuite l’entreprise.
Toutes les informations sont disponibles sur le site de l’ASP et sur treshautdebit.gouv.fr.
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