Le RC Lens se déplace une 2e fois de suite à l’occasion de la 15e journée, avec un voyage à Nantes (17h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Ligue1+). Et une place de leader que Pierre Sage et ses joueurs espèrent conserver le plus longtemps possible.
Lensois.com : Pierre Sage, le fait d’être leader a-t-il changé quelque chose dans la manière d’aborder cette rencontre à Nantes ?
Ça a changé des choses effectivement parce qu’aujourd’hui, il y a une chose que les joueurs ont construite et qui est palpable. Parce que quand on est quatrième, quand on est troisième, ou dans d’autres positions, on a un certain nombre de points et on ne se rend pas compte de notre capital. Là, pour le coup, on nous en parle tous les jours. On nous le montre sur tous les supports. Et effectivement, on a conscience de ce qu’on a construit ensemble. Notre rôle, c’est de le protéger de toutes nos forces, avec toute l’énergie nécessaire pour que ça dure le plus longtemps possible. On a aujourd’hui un trésor qui nous appartient, qu’on a construit et qu’on doit protéger. Donc oui, ça change les choses.
Comment le protéger au mieux ?
En continuant à travailler dans la lignée de ce qu’on a fait jusqu’à maintenant, en gardant l’ambition de développer notre jeu. Parce que, comme on se l’est dit, il y a toujours de la marge. Et surtout, en affichant une attitude ambitieuse dans notre jeu, c’est-à-dire tout faire pour gagner les matchs. Il est possible que l’on soit confrontés à d’autres contextes de jeu désormais, étant donné notre position au classement. Malgré tout, on reste le RC Lens et on jouera de notre manière. Et peu importe les problèmes qu’on rencontrera, il faudra bien les résoudre si on veut être ambitieux. C’est un beau challenge à relever.
Il est trop tôt pour parler du titre, mais le fait de voir Lens à la 1re place après 14 journées amène forcément à l’imaginer… Qu’est-ce que cela vous fait ressentir ?
Cela me renvoie à 1998 (ndlr : saison du sacre de Lens). C’est la seule chose que ça me fait. Vous savez, aujourd’hui on est le 4e leader de la saison de Ligue 1 2025-2026. Il me semble que Monaco l’a été deux fois. Lyon l’a été aussi. Et nous, on l’est à la 14e journée. Toutes les autres, c’était le PSG. Aujourd’hui, est-ce que vous vous souvenez que Lyon avait été leader ? Est-ce que vous vous souvenez que Monaco a été leader ? Je ne suis pas sûr. Donc on verra à la fin. C’est ça qui compte surtout.
« A 2-0 à Angers, on a pris conscience qu’il y avait 2 choses à protéger : le résultat mais aussi la 1ere place. Là, on a un peu changé de costume »

Dans la vidéo partagée par le club sur les coulisses de la victoire à Angers, vous évoquez avec vos joueurs le match amical contre l’AS Rome. Un match perdu après lequel vous aviez regretté un manque de courage. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous aviez perçu à travers cette rencontre ?
On s’était mis dans le costume d’une équipe qui jouait un match de foot. Et que si elle ne rivalisait pas contre cet adversaire-là, ce n’était pas trop grave. Dans le costume d’une équipe qui n’avait pas conscience selon moi de la ressource qu’elle avait pour disputer le match dans d’autres conditions. C’était l’opportunité pour moi de resituer les choses, à la fois en termes de potentiel de l’équipe et d’ambition. Je pense que depuis ce jour-là, nous avons bien conscience de ce que nous sommes capables de faire, mais aussi de la marge qui nous reste à combler de manière à être la meilleure version de nous-mêmes. On s’attache à prendre soin de nous et c’est une très bonne chose. C’est pour ça que je pense qu’on vit des choses très positives pour le moment. À partir du moment où on va négliger ces choses-là et les laisser de côté, on ne sera qu’une pâle version de nous-mêmes. Ma fonction m’impose de protéger ces choses-là, de sensibiliser les joueurs à ça et de faire en sorte que leur endurance de motivation s’exprime au quotidien. Aujourd’hui, je n’ai pas souvenir d’une situation où je devrais reprocher ça à l’équipe (ndlr : le manque de courage).
Que s’est-il passé à Angers, où on a eu le sentiment que sur la fin la victoire aurait pu vous échapper après avoir mené 2-0 ?
Selon moi, quand on a marqué le but du 2-0, on a pris conscience qu’il y avait deux choses à protéger, même si ça n’a duré qu’une minute. Au-delà du résultat du match, il y avait désormais à protéger la première place. Là, on a changé un peu de gamme, de costume et peut-être qu’à ce moment-là, on a été envahis par des émotions qui étaient inhabituelles. Je pense que c’est pour ça qu’on a un peu laissé l’initiative à notre adversaire, qu’on a été un peu moins efficaces dans la manière de gérer les situations de jeu. Mais malgré tout, on a eu quand même des opportunités de 3-1 plusieurs fois et aussi la possibilité de continuer à jouer. Je pense qu’humainement, on peut considérer qu’on est rentrés dans un autre costume et à ce moment-là, il a fallu l’assumer. Forcément, il s’est passé des choses qui n’étaient pas très positives pour nous. Mais maintenant, on va voir si on est capables de le porter ou pas. On a eu un avertissement gratuit. Donc tant mieux, mais j’espère qu’on prend la leçon. Et si ça nous permet de mieux gérer la même situation, si elle se présente et que l’équipe a grandi, on dira merci à la leçon.
Propos recueillis par Christophe Schaad à la Gaillette-Gervais Martel
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