Chaque week-end, les nuits de nombreux habitants sont rythmées par les moteurs et les accélérations. Sophie, installée à Billy-Berclau depuis 2009, décrit des nuisances devenues insupportables : « On entend des gros bruits de pots d’échappement, des voitures qui roulent très vite… La maison tremble. Ça nous réveille vers 1h, parfois 3h du matin, et ça arrive désormais tous les week-ends. »
Des rassemblements massifs, parfois jusqu’à 60 véhicules
Ces rodéos, observés depuis plusieurs années, ont pris de l’ampleur selon le maire Steve Bossart, qui parle de véritables rassemblements organisés : « On s’est rendu compte qu’il s’agissait de regroupements de 50 à 60 véhicules. Des dérapages, des crissements de pneus, et un danger réel dans une zone où circulent aussi des salariés et des particuliers. »
La commune dit avoir alerté le préfet, le sous-préfet, le procureur et le commissaire, et réclame désormais une réponse plus forte. « Il faut des sanctions très lourdes, retirer les permis, confisquer les véhicules. Nous avons la vidéosurveillance, nous pouvons identifier les plaques », insiste l’édile.
L’État assure multiplier les opérations
Sollicité sur le sujet, le sous-préfet de Béthune, Sébastien Bécoulet, confirme que la zone fait l’objet « d’une vigilance particulière ». « Les nuisances liées au tuning sont un sujet récurrent. C’est pour cela que le préfet a pris un arrêté anti-tuning. »
Depuis le début de l’année, les services de l’État ont mené 213 opérations de contrôle sur l’arrondissement, dont 30 spécifiquement autour de Billy-Berclau et Douvrin, débouchant sur 38 verbalisations. « Dès qu’on trouve des véhicules qui font du tuning, on essaye de les verbaliser. Permis, carte grise, bruit, pot d’échappement, participation à une manifestation interdite : tout ce qui peut être sanctionné l’est », précise le sous-préfet.
Il reconnaît toutefois la difficulté du terrain : « Quand les forces de l’ordre arrivent, une grande partie s’éparpille. C’est un jeu du chat et de la souris. Ces rassemblements peuvent être très organisés, avec des véhicules postés pour repérer la police, et des annonces diffusées sur Snap ou TikTok. » Le gestionnaire du site, le Siziaf, travaille avec les autorités sur l’exploitation de la vidéosurveillance. « Le but, c’est de ne rien laisser passer. On prépare de nouvelles opérations dans les prochains jours. Le message est clair : on ne lâche pas la pression », ajoute Sébastien Bécoulet.
Pendant ce temps, les habitants, eux, espèrent retrouver des nuits plus calmes. Sophie confie une dernière crainte : « On a nos voitures garées le long de la route… Si l’une d’elles est percutée la nuit, on n’aura plus que nos yeux pour pleurer. »
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