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Violences intrafamiliales : le procureur de Béthune appelle à une “impunité zéro”

Actus. Dans l’arrondissement de Béthune-Lens, les violences intrafamiliales représentent un contentieux massif. Le procureur Étienne Thieffry défend une réponse pénale rapide et ferme pour lutter contre l’impunité et mieux protéger les victimes.

Violences intrafamiliales : le procureur de Béthune appelle à une “impunité zéro”
Le procureur de Béthune, Etienne Thieffry en discussion avec le préfet du Pas-de-Calais - Clément Demazure

Face à l’explosion des violences intrafamiliales, le procureur de la République de Béthune, Étienne Thieffry, alerte : ce contentieux représente désormais un véritable phénomène de masse dans l’arrondissement de Béthune-Lens.

Des centaines de victimes chaque année

« Les violences intrafamiliales génèrent des centaines de plaintes chaque année, rien qu’à Béthune et Lens. C’est un contentieux extrêmement chronophage qui nécessite un investissement considérable des enquêteurs », explique le procureur. Pour faire face, une collaboration renforcée a été mise en place avec la direction départementale de la police nationale, afin d’assurer un traitement plus fluide et plus rapide des dossiers.

Le tribunal judiciaire de Béthune, compétent également pour l’arrondissement de Lens, enregistre chaque année un volume très important de violences intrafamiliales : 3 928 dossiers en 2024, dont 3 114 liés aux violences conjugales.

Une hausse due aussi à la libération de la parole

Le procureur insiste : la hausse constatée ne signifie pas mécaniquement une hausse des violences, mais également une meilleure visibilité du phénomène. « Beaucoup de victimes surmontent enfin la honte, la culpabilité, ou la peur de déstabiliser la famille. En rompant le silence, elles permettent de révéler les faits, de les traiter judiciairement et surtout d’éviter la récidive. »

Les services judiciaires travaillent également sur les “signaux faibles” : « Même sans plainte, un signalement peut déclencher une enquête. Nous pouvons aller au contact de la victime. »

Objectif : une réponse pénale immédiate

Selon le procureur, l’objectif est clair :

  • réduire les délais,
  • éviter tout sentiment d’impunité,
  • protéger les victimes,
  • prévenir la récidive.

Les dispositifs doivent permettre que chaque dossier reçoive une réponse adaptée, rapidement : « Un auteur doit comprendre qu’en matière de violences intrafamiliales, c’est impunité zéro. Toute infraction implique de rendre des comptes. »

L’arrivée de l’UMIV comme soutien opérationnel

Le procureur salue l’efficacité du travail mené en partenariat avec l’UMIV : « Elle intervient régulièrement à Béthune et à Lens. Lors des opérations programmées, un magistrat peut délivrer en temps réel la décision à prendre, dossier par dossier. Cela assure une continuité de la chaîne pénale. »

Pour le parquet, l’enjeu est autant judiciaire qu’humain : « Même s’il s’agit d’un contentieux de masse, chaque victime est unique, chaque procédure est étudiée, et chaque mis en cause est entendu. »

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