À Dainville, l’entrepôt logistique de 3 600 m² des Restos du Cœur tourne à plein régime pour le lancement de la campagne d’hiver. C’est d’ici que sont alimentés les 30 centres de l’Arrageois-Ternois et les 42 centres du Lensois et Béthunois, une organisation recentrée ici depuis l’incendie de Vendin-le-Vieil il y a onze ans.
20 000 bénéficiaires chaque semaine
Jean-Marc Hubner, responsable départemental, supervise ce site stratégique. « On reçoit tous types de produits : ambiant, frais, surgelé. Environ quinze semi-remorques par semaine », explique-t-il.
Chaque centre passe commande en fonction du nombre de personnes inscrites : 7 repas par semaine pour un adulte seul, 5 par personne pour les familles.
Les volumes sont importants : entre 150 et 300 palettes préparées chaque semaine, et 20 000 personnes servies. « On a 1 200 emplacements de palettes, trois chambres froides… c’est une grosse machine », résume Jean-Marc Hubner.
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Un ballet quotidien de camions
Frédéric, coordinateur logistique, orchestre l’activité : « On gère les bénévoles, le chantier d’insertion, les approvisionnements, le transport et les infrastructures. Les lundis, mardis et mercredis sont les jours les plus chargés. »
Dix camions tournent en continu, dont quatre poids lourds capables de livrer plusieurs centres par tournée. Les palettes sont déposées la veille des distributions, parfois dans des locaux exigus où les bénévoles doivent manipuler des colis de 10 à 12 kg.
Une activité qui augmente encore
Les besoins ne faiblissent pas. L’an dernier, les inscriptions avaient augmenté de 8 %, une tendance constatée dans toute la France (+10 à +15 % par endroits). À partir de Dainville, 3,7 millions de repas ont été servis sur un an. Les Restos voient aussi toujours arriver de plus en plus d’étudiants : 120 rien qu’à Arras.
Si la situation financière nationale s’est stabilisée, les Restos ont dû réduire légèrement leur barème pour tenir : un repas de moins par semaine et des critères révisés. « La pauvreté ne baisse pas, on risque de rester sur les mêmes volumes que l’an dernier », regrette le responsable. Certaines denrées manquent régulièrement : pâtes, semoules, huile, café, sucre, farine. Les produits bébés sont demandés avec prudence, en raison de dates de consommation très courtes.
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Un besoin urgent de bénévoles
L’entrepôt fonctionne grâce à une vingtaine de salariés en insertion (CDDI) et à un réseau de bénévoles… qui s’amenuise. « On manque de préparateurs de commandes, de chauffeurs poids lourds, et surtout de responsables de centres », insiste Jean-Marc Hubner, en poste jusqu’en 2027. « Si un chauffeur manque au dernier moment, tout peut être bousculé. »
L’engagement de Micheline : 21 ans de bénévolat
Parmi les piliers du site, Micheline, responsable adjointe départementale, supervise les produits non alimentaires. « Je suis bénévole depuis 21 ans. Au début, je faisais les sacs de pommes de terre ! Trois mois plus tard, je suis devenue responsable de centre », sourit-elle. Avec son équipe, elle recompose des palettes pour chaque centre : serviettes, batterie de cuisine, produits d’hygiène… « Quand ça arrive dans les centres, ça met du baume au cœur », confie-t-elle.
Son engagement, elle le tient de sa famille : « Mes parents étaient dans le social. Petite, j’accompagnais mon père pour distribuer de la nourriture aux plus pauvres. Ça m’est resté. »
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Une solidarité qui ne faiblit pas
À Dainville, l’entrepôt est une véritable colonne vertébrale. Sans lui, les 72 centres du territoire ne pourraient pas fonctionner. Mais la hausse des besoins et le manque de bénévoles pèsent sur la structure. Les Restos du Cœur lancent un appel : chauffeurs, préparateurs de commandes, responsables de centres… les bras manquent pour continuer à faire tourner la chaîne de solidarité.
Pour devenir bénévole, rendez-vous sur www.ad62b.restosducoeur.org Vous pouvez également écrire à cette adresse mail : ad62.benevolat@restosducoeur.org
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