Si le procès de la principale suspecte du meurtre de Lola doit s’ouvrir demain aux assises de Paris, la plaie, elle, ne s’est toujours pas refermée dans la région natale de la jeune Lola Daviet. Lorsque nous arrivons à Lillers, lieu, où elle repose désormais aux côtés de son père, Johan, c’est un ciel sombre et nuageux qui nous accueille. Les rues sont calmes et on pourrait même, en tendant l’oreille, distinguer le croassement des corbeaux qui surplombent cette commune encore bouleversée par cet effroyable épisode.
Une douleur qui peine à s'effacer
Aux abords de l’église Saint-Omer, située au coeur de Lillers, nous croisons Régine. La sexagénaire, qui a toujours vécu à Lillers, se souvient de cet événement qui l’a profondément marquée. « J’ai appris la nouvelle à la radio et je n’ai pas pu contenir mes larmes », confie-t-elle. Chaque année, elle dit se rendre au cimetière pour déposer des fleurs sur la tombe des défunts : « À la Toussaint, on va toujours déposer une plante avec mes enfants. » Pour elle, cela restera toujours un terrible épisode : « Tout le monde y pense encore, c’est quelque chose que personne n’oubliera de toute façon. »
Quelques mètres plus loin, Nicolas se remémore l’enterrement de la jeune Lola. « Il y avait énormément de monde […] Tout était bloqué dans le centre […] C’était une journée marquante pour beaucoup de Lillérois. »
Sur le parking du cimetière de la commune, les émotions sont parfois incontrôlables chez certains habitants. C'est le cas de Sophie qui, très émue, est encore bouleversée par ce drame. « Elle méritait de vivre [...] Elle était heureuse avec ses parents [...] c'est terrible », partage la lilléroise. Quelques instants plus tard, nous croisons Séverine. Cette dernière réclame, après trois ans, des réponses et attend une chose de ce procès «... que justice soit faite ».
Un procès d'une semaine
Cela fait trois ans que la jeune fille, âgée de 12 ans à l’époque, a été retrouvée dans une malle en plastique, abandonnée dans la cour d’un immeuble du XIXᵉ arrondissement de Paris. La principale suspecte, Dahbia Benkired, une Algérienne de 24 ans, a rapidement été identifiée et interpellée.
Actuellement en détention provisoire à la prison de Fresnes, elle souffrirait de troubles psychologiques. En revanche, plusieurs expertises ont confirmé qu’elle n’était pas folle : elle sera donc jugée pendant une semaine, à compter de ce vendredi 17 octobre, jusqu au 24 octobre. Dahbia Benkired risque la réclusion criminelle à perpétuité.
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