Le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd, incarcéré au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, restera à l’isolement. Le tribunal administratif de Lille a rejeté ce mercredi 16 juillet sa demande de levée de cette mesure, en place depuis douze ans.
Une quinzième demande refusée
Déjà quinze fois Rédoine Faïd a tenté de faire lever son isolement carcéral, sans succès. Cette nouvelle demande n’a pas fait exception. Surnommé « le roi de la belle » en raison de ses évasions spectaculaires, le détenu conteste régulièrement ses conditions de détention, qu’il juge inhumaines.
Lors de l’audience, son avocat a notamment pointé du doigt sa « cellule exiguë de 7 à 8 m², privée de lumière naturelle » depuis l’installation, en mai, d’une grille supplémentaire à la fenêtre. Le détenu dénonçait également des parloirs systématiquement équipés d’un hygiaphone, une vitre séparant les visiteurs du détenu, rendant les échanges plus difficiles.
Un autre dossier en attente à Douai
Ce dossier n’est pas le seul en cours concernant Rédoine Faïd. Dans une quinzaine de jours, la cour d’appel de Douai devra examiner un recours du parquet de Béthune, après qu'une juge d'application des peines a estimé que ses conditions de détention étaient « indignes ».
Le ministère public, qui s’oppose à cette décision, espère obtenir l’annulation de ce jugement. Cette audience à venir pourrait relancer le débat sur le traitement carcéral réservé aux détenus considérés comme très dangereux, notamment ceux placés à l’isolement depuis de longues années.
Cependant, pour son avocat, ce régime d’isolement prolongé est « disproportionné et contraire aux droits fondamentaux ». Le débat est donc loin d’être clos, alors que la justice administrative et pénale continue d'examiner son cas.
Trois peines de prison
Rédoine Faïd purge actuellement trois peines de réclusion criminelle. La première, de 28 ans, lui a été infligée pour sa responsabilité dans la mort de la policière municipale Aurélie Fouquet, tuée en 2010 lors d’un braquage qui avait mal tourné.
Les deux autres peines sont liées à ses évasions spectaculaires : la première en 2013, à la prison de Sequedin, où il s’était échappé à l’aide d’armes de guerre, lui a valu 10 ans de réclusion. La seconde, en 2018, depuis la prison de Réau, s’était déroulée avec le concours d’un hélicoptère et d’un commando armé, entraînant une condamnation à 14 ans supplémentaires.
À ce jour, sa fin de peine est prévue pour le 17 août 2057.
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