« L’avenir de la France repose sur vous » : la ministre en charge de la Ruralité a échangé avec des maires du Pas-de-Calais

Actus. Françoise Gatel a profité d’une visite de deux jours sur le territoire pour rencontrer des maires du département. La ministre déléguée en charge de la Ruralité a été questionnée sur de nombreux sujets, du statut de l’élu à la dette, en passant par l’école et l’évolution de la société.

« L’avenir de la France repose sur vous » : la ministre en charge de la Ruralité a échangé avec des maires du Pas-de-Calais
Françoise Gatel, ici au centre, a échangé avec des maires pendant plus d'une heure. - Thomas Palmier

L’exercice est toujours périlleux. Jeudi soir, à Béthune, la ministre de la Ruralité a fait face aux maires du Pas-de-Calais. Ils étaient une quarantaine, face à Françoise Gatel, venus partager leurs interrogations et leurs colères, aussi. "La ville ne peut pas vivre sans la ruralité", a expliqué la ministre en préambule. "On l’avait délaissée et à présent elle s’impose à nous. Le Pas-de-Calais est le 41e département où je vais à la rencontre des élus." Présente jeudi et vendredi sur le territoire, elle a commencé par Frévent avant de se rendre à Humières, Hesdin-la-Forêt et Gauchin-Légal. Vendredi, elle se rendra à Audinghen puis terminera au Touquet-Paris-Plage. Face aux élus, à Béthune, elle a monopolisé la parole, ne la laissant qu’à cinq élus pour qu’ils posent leur question.

Jean-François Castell, maire de Violaines

Difficile, donc, pour les maires d’exprimer leurs revendications. Mais Jean-François Castell, le maire de Violaines, a pris le micro en premier. "Tous les jours, on mouille notre chemise. J’ai beaucoup de gratitude pour cette république française. Mais je suis fâché et en colère", a-t-il expliqué, très ému. "Quand je vois les comportements à l’Assemblée nationale, les discours politiques, les débats politiques d’aujourd’hui, j’ai l’impression de me battre pour rien. On demande d’avoir un comportement digne… l’exemple vient tout le temps d’en haut !"

"On a perdu la notion de respect, de civisme"

L’édile a ensuite interpellé la ministre. "On a quand même tout pour réussir, un patrimoine, une sécurité, les pompiers, tous les plus beaux services publics du monde et malheureusement j’ai l’impression que ça n’est jamais assez. Pourquoi l’exemple ne viendrait pas d’en haut sur les économies budgétaires ? Je pense qu’il faut être positif mais surtout arrêter de montrer le mauvais exemple vis-à-vis de la société."

Franck Hannebicq, maire de Busnes

La ministre lui a longuement répondu. "La société est nerveuse pour des tas de raisons", a affirmé Françoise Gatel. "On a perdu la notion de respect, de civisme. Il arrive que vos concitoyens soient plus des consommateurs que des concitoyens. Quand je vais à l’Assemblée, il m’arrive d’être glacée et de me dire qu’on a tous un devoir d’exemplarité. Plus que jamais, on doit être exemplaires et travailler ensemble. Si on ne fait pas ça, on laisse le pays aux extrêmes." S’en est suivi un long monologue de flatteries pour la fonction de maire. "L’avenir de notre pays repose sur les maires. Si vous vous lâchez, que va-t-il se passer ? Ceux qui tiennent la boutique, c’est vous", a clamé Françoise Gatel.

Françoise Gatel

La question du millefeuille bureaucratique a aussi été abordée, notamment par Franck Hannebicq, le maire de Busnes. Son confrère de Fresnicourt-le-Dolmen, Dany Clairet, a lui évoqué l’éducation. "On n’a plus le droit de construire", a-t-il lancé à la ministre. "J’ai 52 élèves pour la rentrée prochaine, si on descend à 50 je suis obligé de fermer l’école."

La rencontre a duré un peu plus d’une heure, tous les acteurs semblaient satisfaits.

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