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Hausse des incivilités, solitude des maires : « nous sommes les oubliés de la République »

Ça se passe près de chez vous. Plusieurs maires seront reçus ce soir par Emmanuel Macron à l’Elysée.

Hausse des incivilités, solitude des maires : « nous sommes les oubliés de la République »
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Un millier de maires sont reçus par Emmanuel Macron à l’Elysée ce mercredi soir. Parmi eux : 14 maires du Pas-de-Calais. Les édiles d’Arras, Dainville ou encore Verquin auront l’occasion d’échanger avec le chef de l’Etat en marge du 105e Congrès des maires qui se termine ce jeudi. Le président de la République souhaite « remercier pour leur engagement auprès de nos concitoyens dans un contexte singulier » après les récents événements climatiques (inondations, tempêtes), les émeutes urbaines de l’été dernier, ou encore la hausse des violences envers les élus. 

Des cas dans le Nord-Pas-de-Calais

Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les maires ont augmenté de 32% l’année dernière. Et les prévisions ne sont pas bonnes : elles devraient encore grimper de 15% cette année. Cette recrudescence des incivilités est observée par Joël Duyck, le maire de Merville, commune située entre Hazebrouck et Béthune. L’édile a été menacé de mort en mars dernier et a porté plainte. « J’ai été touché dans mon intégrité », nous confie-t-il. « Il s’agissait d’une histoire de famille difficile. Le père m’en voulait et a menacé de me séquestrer et de me tuer. Ce ne sont que des mots, mais cela peut toucher. J’ai porté plainte et la justice l’a sanctionné », explique l’élu qui justifie ces violences par « un manque d’éducation et de perte de respect envers les institutions ». Le maire de Merville n’est pas le seul à avoir été agressé. Un adjoint au maire d’Evin-Malmaison a notamment reçu un coup de tête en juillet dernier après avoir demandé à un homme d’arrêter d’uriner contre le mur d’un bâtiment administratif. En tout, près de 2.400 agressions d’élus ont été recensées depuis le début de l’année.

Des attentes

La hausse des agressions et des incivilités n'est pas le seul motif de lassitude pour les maires. « Nous sommes les oubliés de la République. Nous sommes pourtant un maillon essentiel d’écoute envers nos concitoyens », estime Joel Duyck. Selon l’élu de Merville, il n’y a plus de prise en compte du rôle du maire, ce qui explique en partie le nombre croissant de démissions dans les communes. « Il y a des attentes, mais pas forcément de réponse », dit-il , avant de conclure : « on aimerait plus de considération de la part de l'Etat ». 

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