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Déroulé des faits, motivation, enquête : le procureur s'exprime après l'attentat d'Arras

Arras - St Pol. L'assaillant, son frère et un cousin seront présentés à un juge d'instruction

Déroulé des faits, motivation, enquête : le procureur s'exprime après l'attentat d'Arras
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Les 96h de garde à vue sont écoulées. Quatre jours après l’attentat d’Arras, l’enquête avance. Ce mardi à 14h, le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard a fait le point. L’enjeu était de savoir comment l'assaillant a pu préparer son acte mais aussi de connaître l’origine de ses influences. Enfin, il était question de retracer le déroulé des faits.

Les faits

Le procureur précise d’ailleurs que plus de 100 témoins ont été entendus dans le cadre de l’enquête. Il revient ensuite le déroulé des faits, minute par minute. « Le jour des faits, à 8h53, Mohammed M. a acheté un téléphone portable dans une grande surface. Il a ensuite pris le bus à 9h07 avant d’en descendre et de traverser le parvis face à la gare à 10h37. Il s’est ensuite filmé face au monument aux morts. » Une vidéo dans laquelle il aurait donc prêté allégeance à l’Etat Islamique. Et avant 11h donc, il a pris le chemin du boulevard Carnot avant d’arriver devant le lycée. A ce moment-là, quatre professeurs en sortent. Dont Dominique Bernard. C’est là que le professeur est poignardé au coup ainsi qu’à l’épaule. 

Mohammed M. entre ensuite dans le lycée. Un agent d’entretien vient à sa rencontre, avec une chaise à la maison pour se protéger. L’assaillant tente alors de le poignarder. Un autre professeur a été touché au visage en tentant de s’interposer entre lui et l’assaillant. Le terroriste présumé essaye ensuite de prendre la fuite. Jean-François Ricard précise que l’assaillant a tenté de se rendre dans le bureau du proviseur avait de faire demi-tour car ce dernier ne s’y trouvait pas.

La vidéo

Une vidéo dans laquelle il prête serment à l’émir de l’Etat Islamique a été découverte et analysée. Dans celle-ci, il exprime sa haine de la France et de « l’enseignement dont il a bénéficié dans [le] pays ». En arabe, l’homme indique soutenir les musulmans d’Irak, de Palestine et d’Asie. Pour autant, il ne relie pas « son acte aux événements récents en Israël. »

Le parquet requiert des mises en examen

Au total, 13 personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête. Dix ont été levées. L’assaillant, son petit frère, ainsi qu’un cousin ont été retenus. Le petit frère, Souleymane, âgé de 16, « avait pu lui apporter un soutien dans son projet mortifère. […] Conscient de la radicalisation de son frère, il lui aurait donné des conseils sur le maniement des couteaux. » Enfin, l’un de ses cousins aurait été au courant de son projet d’attentat, mais n’aurait rien tenté pour l’en empêcher.

Présentés au juge d'instruction

Pour ces trois hommes, le parquet antiterroriste a requis l’ouverture d’une information judiciaire pour « associations de malfaiteurs terroristes en vue de porter une atteinte aux personnes, pour assassinat, pour tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, de complicité de ces deux derniers crimes et pour abstention volontaire de commettre un crime ». Ils seront présentés à un juge d'instruction. Pour les deux frères, le placement en détention provisoire a été requis.

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