Une nouvelle réunion était organisée ce jeudi matin au siège de l’agglomération de Béthune-Bruay entre Agnès-Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’industrie, la direction de Bridgestone, plusieurs élus locaux dont Olivier Gacquerre, maire de Béthune et Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France ainsi que les salariés de l’usine. La direction de Bridgestone a « fermé la porte » à un plan de sauvetage de son usine de Béthune, a déclaré la ministre à l’issue de la réunion vers 13h30. L’usine de pneumatique emploi 863 personnes, elle fermera ses portes en avril 2021. « Nous serons à leurs côtés pour trouver les meilleures solutions », a indiqué la ministre. « Le bras de fer continue avec la direction. Bridgestone ne va pas partir comme ça. On est en France, on ne jette pas les salariés comme des kleenex », affirme Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France.
L'Etat était prêt à investir
La ministre de l’Industrie s’était déjà rendue à Béthune le 6 novembre pour s’entretenir de manière informelle avec les salariés afin de les rassurer. Agnès Pannier-Runacher avait indiqué que l’Etat était prêt à prendre sa part au financement d’un projet alternatif de fermeture du site. Le gouvernement était prêt à investir à hauteur d’une centaine de millions d’euros mais la direction a refusé cette alternative. Depuis l’annonce de la fermeture de l’usine de Bridgestone à Béthune à la mi-septembre ; le gouvernement, les syndicats et les élus s’étaient mobilisés pour trouver un scénario alternatif à la fermeture.
« Boycottons Bridgestone »
« Boycottons Bridgestone » tels étaient les paroles prononcées par les salariés présents ce jeudi devant le siège de l’agglomération. « On dit merci à ces gens d’avoir laissé 863 salariés dehors. On l’avait dit en 2013 que cette situation était prévue. Comment la direction a-t-elle justifiée cette décision ? Une surcapacité. Tout ce qu’on faisait à Béthune sera dispatchée dans les autres usines en Europe » regrette Jacky. « Cela fait mal car cela fait 25 ans qu’on travaille là-dedans. Mon père a travaillé la-dedans c’est familial. » La ministre a renouvelé son soutien mais les salariés veulent « du concret » et « du cash » annonce Eric qui va devoir « retourner à l'usine et annoncer la nouvelle aux salariés.»
« Déçu et en colère »
Stéphane Ducrocq, l’avocat de l’intersyndicale, a réagi au nom des salariés après cette nouvelle. « On est déçu et en colère. Déçu car nous avons appris cette terrible nouvelle. En colère parce que dès le lendemain de l’annonce de la fermeture, Bridgestone s’est assis à la table des négocations et s’est engagé à rechercher des solutions alternatives. On y a cru. C’est la raison pour laquelle le site est resté admirablement calme pendant deux mois. Le gouvernement nous a apporté un projet. On était prêt à l’accepter, il y avait des solutions, ça tenait la route et Bridgestone a balayé ce projet en cinq minutes. On va continuer le combat social ».
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