Rédoine Faïd a été incarcéré mercredi soir à la prison de Vendin-le-Vieil, considérée comme l’une des plus sécurisées de France selon la chancellerie. Il a déja été condamné à 25 ans de prison pour le braquage avorté d’un fourgon de transport de fonds en mai 2010, qui avait entraîné la mort d’une policière en région parisienne. Le braqueur multirécidiviste s’était évadé par hélicoptère de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, en juillet dernier. Sa cavale a pris fin mercredi matin à Creil dans l’Oise.
Des surveillants pénitentiaires attentifs et inquiets
À son arrivée en Artois, Rédoine Faïd a été placé en quartier isolé, étant donné le risque d'évasion jugé maximal. « Il aura une cellule, une cour pour les promenades, une bibliothèque et une salle de sport pour lui seul. Et il n'aura pas de voisin de cellule ! » indique Abdel Kader Ouarrak, surveillant syndiqué à la CGT à la prison de Vendin-le-Vieil, qui a appris l’arrivée de l’homme le plus recherché de France par voie de presse. « Nous n’avons pas été prévenus, il va falloir gérer la situation. » Si toutes les mesures semblent avoir été prises, le gardien de prison reste inquiet : « Rédoine Faïd est un spécialiste des évasions, on reste sur le qui-vive. À Réau, les collègues avaient alerté sur une tentative d’évasion et le ministère n’a pas réagi tout de suite. L’administration va-t-elle réagir à Vendin si ce détenu change d’attitude ? J’attends de voir mais ça, c’est un autre problème. » Les agents devront être mobilisés sur une surveillance de jour comme de nuit.
Peu de craintes chez les commerçants et les habitants du Lensois
Dans le secteur de Vendin-le-Vieil, la population commence à avoir l’habitude d’habiter à proximité des détenus. Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris, a été incarcéré début février dans ce centre pénitentiaire, avant d’être transféré à Fleury-Merogis. « Nous faisons confiance aux surveillants pénitentiaires, » lance Dominique, gérant d’un café. « Sa venue ne m’empêchera pas de dormir, » renchérit Jean-Pierre, client au centre commercial Cora Lens 2. Pour Marie, également cliente de la galerie marchande, « le principal, c’est qu’il reste où il est et qu’il soit bien surveillé. Même si (elle) espère que cette fois-ci ça ira. » Une allusion aux évasions du détenu à Sequedin et à Réau en Seine et Marne. Enfin, Bruno, qui habite à quelques mètres de la prison, est « soulagé que la cavale de Rédoine Faïd soit terminée. »
