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Les surveillants pénitentiaires « travaillent la peur au ventre »

News. Craintes, attentes, peur des agressions…

Les surveillants pénitentiaires « travaillent la peur au ventre »

Depuis le 12 janvier, les surveillants pénitentiaires sont mobilisés pour dénoncer leurs conditions de travail. Ce mouvement a pris forme au lendemain de l’agression de 4 surveillants à la prison de Vendin-Le-Vieil. Ce lundi, les 12 établissements pénitentiaires du Nord-Pas-de-Calais sont bloqués au lendemain d’un nouvel acte à l'encontre d’un surveillant à la prison de Longuenesse près de Saint-Omer. Dans ce contexte très tendu, 3 agents de la maison d’arrêt de Béthune se sont confiés à Horizon sur leurs conditions de travail au quotidien.

Horizon : Dans quel état d’esprit êtes-vous avant de vous rendre sur votre lieu de travail ?
David Bonvarlet, syndicaliste CGT : Ce n’est pas toujours évident de venir bosser. Il suffit qu’un détenu n’ait pas ce qu’il veut et il y a un risque d’agression ! Quand un prisonnier va apprendre une mauvaise nouvelle au parloir, cela peut dégénérer ! Des détenus s’automutilent ou alors ils agressent et insultent des collègues. Par moment, nous sommes contactés pour revenir à la maison d’arrêt. Nous sommes fatigués et nous avons aussi nos problèmes à l’extérieur. On se rend au travail en ayant la peur au ventre.

Craignez-vous de nouvelles agressions ?
DB : Il faut savoir que cela peut arriver à tout moment. C’est variable. Soit les détenus sont agités pendant plusieurs jours et là le risque est élevé. Soit tout ira bien pendant des mois…

« Les détenus sont des enfants gâtés de l'administration ! »

Quelles sont vos relations avec les détenus ?
Sébastien Riquart, syndicaliste UFAP : On commence à les connaître, nous les côtoyons au quotidien. Quand le détenu n’a pas sa drogue, il se tend. Ils nous appellent pour avoir du tabac, de la nourriture… Quand les prisonniers n’ont pas ces privilèges payants, ils deviennent violents. Ce sont des enfants gâtés de l’administration. Les détenus passent leur temps à nous observer. Ils savent à qui demander certaines choses. Par moment, je me dis que les détenus nous connaissent mieux que nos familles.

Quelles sont vos attentes ?
Charles Bertrand, syndicaliste FO : On réclame de nouveaux moyens. Je travaille avec un téléphone Motorola et il fonctionne une fois sur 2. Depuis plusieurs années, il n’y a plus de fouilles au parloir alors que plusieurs détenus peuvent se procurer de la drogue ou de la nourriture de cette façon. Il y a aussi des personnes qui jettent des objets quand les détenus sont en promenade.

C’est dans ce contexte tendu que Nicole Belloubet, la garde des sceaux, recevait ce lundi « l’ensemble des organisations syndicales » afin de « reprendre le dialogue. » Aucun accord n’a été trouvé. Les discussions reprendront ce mardi sur les créations d’emplois, la question indemnitaire et la sécurité des surveillants pénitentiaires. Les syndicalistes appellent à poursuivre le mouvement ce mardi.

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