« C’est tendu » : les stocks de vaccins antigrippaux dans l’Artois proche de la rupture

Actus. Face à une demande bien plus forte que l’an dernier, les pharmacies de l’Artois voient leurs stocks de vaccins contre la grippe fondre rapidement.

Publié le 05/12/2025 à 10h53, mis à jour le 05/12/2025 à 11h15 - Par Clément Demazure

« C’est tendu » : les stocks de vaccins antigrippaux dans l’Artois proche de la rupture — Une pharmacie à Loison-sous-Lens - Clément Demazure

« C’est tendu », reconnaît Éric Bot, pharmacien à Loison-sous-Lens et représentant syndical de l’USPO dans le Pas-de-Calais, l'Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine. Les vaccins contre la grippe sont en passe de manquer dans de nombreuses pharmacies de l’Artois, conséquence d’un début de campagne vaccinale nettement plus dynamique que l’an dernier.

Plus de vaccinations cette année

« L’année dernière, beaucoup de personnes s’étaient fait vacciner tardivement, notamment en janvier. Cette année, elles ont anticipé, surtout après avoir constaté la virulence de la grippe l’an passé », explique Éric Bot. L’épidémie avait en effet été particulièrement sévère, avec plus de 17 000 décès, contre une moyenne habituelle d’environ 10 000.

Cette saison, un nouveau type de vaccin est également arrivé en pharmacie : un vaccin à dosage renforcé, destiné aux personnes de plus de 65 ans, offrant une meilleure protection. Pourtant, constate le pharmacien, une partie des patients préfère rester sur le vaxigrip classique, normodosé. « Ils se montrent plus réticents face à ce nouveau vaccin pourtant plus protecteur », observe-t-il. Résultat : des officines se retrouvent avec davantage de stocks de ce vaccin, moins demandé que prévu.

Les Hauts-de-France en phase pré-épidemique

« Pour l’autre vaccin, il ne m’en reste qu’une trentaine. La semaine prochaine, répondre à la demande risque d’être compliqué », s’inquiète-t-il. « On essaie aussi entre pharmacies de s'entraider et de se répartir les doses » Face à cette tension croissante, le gouvernement a annoncé le déblocage de stocks supplémentaires. « Nous ne les voyons pas encore arriver. On espère les recevoir au plus vite », conclut Éric Bot.

Pourtant, le temps presse, les Hauts-de-France sont passés en phase pré-épidémique. Santé publique France observe « une nette augmentation de l’activité grippale dans toutes les classes d’âge », signe d’une accélération de la circulation des virus.