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À Bruay-la-Buissière, Jordan Bardella attire la foule et quelques opposants

Actus. La venue de Jordan Bardella à Bruay-la-Buissière a attiré une foule importante ce mercredi soir. À l’intérieur, ses soutiens enthousiastes ; dehors, quelques opposants déterminés.

À Bruay-la-Buissière, Jordan Bardella attire la foule et quelques opposants
Jordan Bardella en dédicace de son livre à Bruay-la-Buissière - Clément Demazure

Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, était à Bruay-la-Buissière ce mercredi 29 octobre pour une séance de dédicace de son nouveau livre « Ce que veulent les Français », paru le jour même.
À l’Espace culturel Grossemy, le public s’est pressé nombreux pour approcher le chef du parti d’extrême droite, une longue file d’attente s’est étendue jusqu’à l’extérieur du bâtiment.
Mais dehors, une trentaine d’opposants avaient également répondu à l’appel du collectif « En chœur pour Bruay-la-Buissière ».

“Ce livre, c’est ce que m’ont confié les Français”

Jordan Bardella a longuement présenté son ouvrage, qu’il décrit comme une synthèse de ses échanges avec les Français rencontrés lors de ses déplacements. « J’ai voulu raconter ce qu’ils vivent : la perte de pouvoir d’achat, l’insécurité, le sentiment de ne plus reconnaître leur pays », a-t-il expliqué. « Ce livre, c’est un partage, mais aussi un projet politique. J’y esquisse les propositions du Rassemblement National pour répondre à ces attentes. »

Interrogé sur sa relation avec Marine Le Pen, il s’est voulu clair : « Il n’y a pas d’émancipation. Nous travaillons main dans la main. C’est pour elle que je me suis engagé en politique et nous préparons ensemble l’alternance. »
Le président du RN a aussi évoqué la perspective d’une cohabitation si le président dissout l’Assemblée nationale : « Je serai candidat au poste de Premier ministre si de nouvelles élections législatives ont lieu. Nous nous préparons à gouverner. »

Un déplacement en terrain conquis

Bruay-la-Buissière, dirigée depuis 2020 par Ludovic Pajot, est un bastion du Rassemblement National. Aux élections européennes de 2024, Jordan Bardella y avait réalisé l’un de ses meilleurs scores dans le Pas-de-Calais. « C’était évident de commencer cette tournée littéraire ici », a-t-il souligné. « C’est une ville où nos idées sont écoutées et soutenues. »

Parmi les sympathisants venus le rencontrer, Dominique, de Bruay, ne cachait pas son admiration : « C’est quelqu’un d’humain, proche des gens. J’espère qu’il sera Premier ministre, voire président. »
Un peu plus loin, Caroline, venue de Béthune, décrit un homme « intelligent et franc »« Il représente quelque chose que la droite classique ne représente plus. Les gens ne se cachent plus pour soutenir le RN. »
Pour Léo, habitant de Bully-les-Mines, « Jordan Bardella incarne la jeunesse et la droiture » : « Il parle comme nous, des problèmes réels : la sécurité, le pouvoir d’achat. »

“On voulait lui offrir un comité d’accueil”

Mais à l’extérieur, un peu tenu à l'écart, l’ambiance était tout autre. Une trentaine de manifestants s’étaient réunis derrière plusieurs banderoles. Le collectif En chœur pour Bruay-la-Buissière, qui souhaite « une alternative au RN », avait appelé à ce rassemblement contre le président du RN.

Daniel, membre du collectif : « On voulait lui offrir un comité d’accueil, pacifique mais clair. On ne partage ni ses idées ni sa manière de faire de la politique. »
Pour Samuel Courtin, porte-parole du collectif, il était essentiel « de montrer qu’à Bruay, tout le monde n’est pas d’accord » : « Ce n’est pas parce que la ville a un maire RN que l’unanimité existe. Beaucoup de gens sont invisibilisés, censurés sur la page de la commune. On veut leur redonner une voix. »
Une militante ajoutait : « Bardella parle au nom des Français, mais il n’a jamais travaillé. Il ne représente pas la réalité sociale d’ici. »

Pendant que certains scandaient des slogans dehors, la file de curieux s’allongeait à l’intérieur. Des dizaines de sympathisants repartaient avec leur exemplaire dédicacé, sourire aux lèvres. « Il est sincère, il parle vrai. Et je crois qu’il peut vraiment changer les choses. » explique Stéphanie d'Achicourt, près d'Arras.

Une visite forcément pas anodine, à quelques mois des élections municipales, où le RN lorgne sur plusieurs communes de l’Artois. Une échéance électorale que nous n’avons pas pu évoquer avec Jordan Bardella : il nous a été demandé de ne pas l’interroger sur le sujet.

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