Fissures, effondrements... la situation alarmante de la prison de Béthune

Actus. Entre surpopulation, insécurité et bâtiments délabrés, la Maison d’arrêt de Béthune est en crise. Les syndicats et la sénatrice Amel Gacquerre alertent et réclament des mesures urgentes.

Fissures, effondrements... la situation alarmante de la prison de Béthune
La sénatrice du Pas-de-Calais a constaté la vétusté de la prison de Béthune - Amel Gacquerre

La situation devient critique à la Maison d’arrêt de Béthune, où surpopulation carcérale, délabrement des infrastructures et manque criant d’effectifs mettent en péril la sécurité des personnels comme des détenus alerte le syndicat FO Justice. Alors que la Directrice interrégionale des services pénitentiaires des Hauts-de-France, Sophie Bleuet, s’est récemment rendue sur place, les représentants syndicaux et la sénatrice du Pas-de-Calais, Amel Gacquerre, demandent des réponses immédiates de l’État.

Des bâtiments vétustes

Le syndicat FO Justice décrit une maison d’arrêt à bout de souffle. Dans un communiqué, le syndicat dénonce « une crise profonde, tant en ressources humaines qu’en infrastructures. » Avec 14 agents manquants depuis janvier 2025, le personnel ne peut plus assurer ses missions dans des conditions acceptables. « Un ras-le-bol général » s’installe.

La récente proposition de révision de l’organigramme prévoyant l’ajout de cinq postes est jugée insuffisante et incertaine. Le syndicat réclame des renforts immédiats.

Du côté des infrastructures, le constat est tout aussi préoccupant. FO Justice a emmené la directrice interrégionale dans les coursives du bâtiment A, où elle a pu constater par elle-même l’ampleur des dégâts : fissures structurelles sur plusieurs mètres, plafonds effondrés, cellules condamnées pour raison de sécurité.

Le 27 juin, la sénatrice Amel Gacquerre s’est rendue sur place à l’invitation des syndicats. Elle parle d’une situation « alarmante et inacceptable », rappelant que l’établissement, prévu pour 170 détenus, en accueille aujourd’hui jusqu’à 380. Cette surpopulation chronique accentue les tensions et les risques pour des agents déjà en sous-effectif sévère : 12 postes non pourvus et 19 absences cumulées avec les arrêts maladie.

Dans un courrier adressé au ministre de la Justice, Gérald Darmanin, elle demande une rénovation importante et totale de l’établissement, incluant notamment l’installation de douches en cellule, pour limiter les tensions liées aux déplacements.

FO Justice exige des réponses rapides

Le syndicat prévient : « Nous n’attendrons pas le mois d’août, qui s’annonce déjà dramatique. » Si des mesures concrètes ne sont pas rapidement prises, une mobilisation élargie sera envisagée, avec des modes d’action plus forts que ceux du mouvement du 26 juin dernier.

Amel Gacquerre, de son côté, appelle le ministre de la Justice à se rendre à Béthune pour constater la gravité de la situation et échanger avec les agents. Si elle reconnaît les efforts engagés sur le plan national, elle insiste : « Ces avancées ne peuvent se faire au détriment des établissements existants. »

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